A la suite d’une hausse des actes antisémites et islamophobes en 2012 relevée par le ministère de l’Intérieur, le gouvernement a voulu montrer que la lutte contre le racisme et l’antisémitisme figure parmi ses priorités. Pour la première fois depuis 2009, un comité interministériel s’est tenu à ce sujet le 26 février autour de Jean-Marc Ayrault. Au terme de cette réunion, un plan d’actions a été arrêté pour, notamment, « s’attaquer à la formation des préjugés ». Il laisse ainsi une large place « à l’éducation, la formation et la sensibilisation », a résumé le Premier ministre dans un communiqué. Sont notamment ciblés les agents de l’Etat, les personnels au contact du public ou bien encore les associations investies dans le secteur de l’éducation populaire.
Le gouvernement va ainsi créer un module de formation initiale obligatoire, ou de prise de poste, commun à tous les nouveaux agents de l’Etat, portant, d’une part, sur les valeurs de la République, les droits de l’Homme et la lutte contre les préjugés, et, d’autre part, sur les comportements qui seront attendus d’eux dans l’exercice de leurs fonctions.
Autre mesure arrêtée : la mise en place d’une formation en cours de carrière pour « accompagner les agents publics en contact quotidien avec le public et les aider à surmonter les situations difficiles auxquelles ils peuvent être confrontés » : personnels des préfectures, des centres des finances publiques, de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, des caisses d’allocations familiales, des caisses de sécurité sociale, de Pôle emploi…
Le gouvernement a également affiché sa volonté de « soutenir et renforcer la sensibilisation mais aussi la formation des animateurs et cadres intervenant dans les accueils collectifs de mineurs ». Il a annoncé à cet égard – sans donner plus de détails – « une mobilisation des organismes de formation aux diplômes de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, dont les BAFA/BAFD » (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur/brevet d’aptitude aux fonctions de directeur). Un guide de bonnes pratiques de lutte contre le racisme et l’antisémitisme dans les champs de l’éducation populaire et du sport sera par ailleurs diffusé dans les organismes de formation.
Signalons enfin que le gouvernement souhaite développer une politique spécifique en direction des victimes d’actes racistes et antisémites et envisage notamment, pour elles, une simplification des dépôts de plainte.