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L’enquête « Emploi 2012 », présentée le 14 février dernier, à Bercy, met en évidence les défis à relever pour les représentants de la branche. Lesquels ont reçu le soutien du ministre de l’Economie sociale et solidaire.

« Le ministère compte vous appor ter toute l’attention et le soutien nécessaire », a assuré Benoît Hamon, ministre de l’Economie sociale et solidaire, aux représentants de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale à but non lucratif (BASS) réunis à Bercy, le 14 février dernier, pour la restitution de l’enquête « Emploi 2012 ». Dans un contexte de croissance atone, il a souligné « la dynamique de transformation à l’œuvre dans la branche » et exprimé sa volonté de voir la Banque publique d’investissement (BPI) devenir un par tenaire privilégié des établissements associatifs. « L’idée est d’avoir un banquier acculturé, capable de sanctuariser ce qui relève de l’économie sociale et solidaire dans ses choix d’investissement. »

UNE ADMINISTRATION SPECIFIQUE À L’ESS ?

Dotée d’un fonds de 500 millions d’euros, la BPI a été chargée d’installer « un écosystème de financement plus favorable aux associations », notamment en procédant à un inventaire des dispositifs fiscaux susceptibles de favoriser les projets des acteurs. La loi-cadre sur l’ESS (économie sociale et solidaire), qui devrait être présentée en conseil des ministres en juin prochain, comportera en outre un volet normatif « qui per mettra de clarifier les spécificités économiques et sociales du secteur », a promis le ministre. Benoît Hamon veut également faire de l’ESS un acteur économique de premier plan : dans le cadre de la mo dernisation de l’action publique (MAP), une administration spécifique à l’ESS devrait voir le jour à Bercy. Enfin, la nouvelle doctrine du commerce extérieur français devrait promouvoir l’excellence française en matière de prise en charge sociale et médico-sociale, a encore assuré le ministre. « Ce qui nous amènera sans doute à avoir des représentants associatifs dans les déplacements du président ou du Premier ministre à l’étranger, de façon à structurer une offre de services avec les pays dans lesquels nous voulons renforcer la coopération. »

De quoi rassurer quelque peu les représentants du secteur. Malgré son poids de 25 milliards d’euros dans l’économie française, la branche doit affronter de nouveaux défis. L’enquête « Emploi 2012 » « a mis le doigt sur des enjeux de ressources humaines majeurs. Se pose la question de l’attractivité de notre branche, notamment dans le secteur des personnes âgées, de la poursuite dans l’emploi des jeunes professionnels, et bien sûr de la gestion des secondes parties de carrières pour les salariés vieillissants. Ce sont autant de questions qui devront être discutées dans les prochaines semaines », affirme Marie-France Guthey-Perrot, présidente de l’observatoire de la BASS (collège salariés).

Les interrogations sur l’adaptation des associations au nouveau contexte sont omniprésentes. « Notre branche a une spécificité que d’autres n’ont pas en termes de cohésion sociale. Ce qui nous donne une responsabilité particulière dans le maintien du sens que nous accordons à nos activités ainsi qu’à la formation de nos salariés », prévient Annie Léculée, membre de la Commission paritaire nationale de l’emploi et de la formation professionnelle de la BASS. Pour Jean-Marc Le Grand, directeur général de l’Association d’action et d’insertion sociale (Anais), qui gère 80 établissements spécialisés dans le handicap mental et la dépendance dans 13 dépatements, les marges de manœuvre sont limitées par la difficulté croissante de mobiliser l’argent public et par le manque de renouvellement des militants associatifs. Ce qui rend nécessaires les rapprochements interas sociatifs, estime Jean-Marc Le Grand. Selon lui, la constitution de directions de siège est en mesure de revaloriser la fonction militante en permettant aux élus des conseils d’administration de déléguer la gestion pour se concentrer sur le projet et les valeurs associatives. « Mais l’enjeu majeur aujourd’hui est surtout d’inventer des formes alternatives de prise en charge qui n’enferment pas les usagers dans des dispositifs. Pour cela, il faut être en capacité de développer de l’ingénierie, et donc avoir les équipes », assure le directeur général d’Anais.

BIENTÔT UN OUTIL D’ACCOMPAGNEMENT

A cette évolution presque inévitable s’ajoute la nécessité de soutenir l’effort d’adaptation des associations alors que la mutation du secteur est déjà engagée. « En 2007, nous faisions face au problème des recrutements. En 2012, la problématique de ressources humaines est plus transverse, puisqu’elle pose des problèmes de gestion des carrières, de construction de parcours professionnels », constate Jean-Pierre Delfino, directeur général d’Unifaf. Sur la base d’une car tographie précise des besoins en régions, Unifaf mettra à disposition de ses adhérents un outil gratuit de diagnostic et d’accompagnement, a-t-il annoncé. Réalisée sur cinq jours, la démarche aura pour objectif de clarifier la politique d’emploi et de formation des structures. « Nous étions auparavant des gestionnaires de fonds de formation, désormais il nous faudra participer à l’accompagnement des ressources humaines, résume Jean-Pierre Delfino. C’est une transformation de notre métier d’OPCA. »

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