Face à l’autisme, le dialogue

« Sortir d’une spirale infernale de “querelles de chapelle” », tel était l’objectif des mesures proposées à l’automne par le Conseil économique, social et environnemental pour améliorer la prise en charge de l’autisme (1). Cette formule correspond aussi à l’ambition des psychanalystes Marie et Claude Allione. Comme leur fonction le laisse présumer, les auteurs font partie des tenants de psychothérapies d’inspiration psychanalytique pour les enfants autistes. Quant aux familles invitées ici à s’exprimer, ce sont tous des parents d’enfants qui sont ou ont été suivis, au moins en partie, selon de telles méthodes. Tout cela est expressément précisé. L’ouvrage, pour autant, n’appartient pas au registre des brûlots sectaires. Non seulement parce que, dans un large propos introductif, le professeur Jacques Hochmann, pédo psychiatre et psychanalyste, retrace l’histoire de l’autisme sans nier les dérives d’un absolutisme psychanalytique qui a abouti, dans les années 1970, à imputer aux mères la responsabilité de la pathologie de leurs enfants. Mais aussi parce que Marie et Claude Allione s’attachent à exposer, avec une grande clarté et sans les opposer, les principales approches thérapeutiques en présence. Plutôt que l’excommunication entre formes différentes de soins et d’éducation, les auteurs prêchent pour le dialogue et la complémentarité. Les parents aussi sont en attente de réconciliation. A la fois parce qu’ils souffrent d’un clivage qui les conduit à douter d’avoir fait le meilleur choix pour leur enfant, et parce que, comme le souligne un père, « faute de méthode qui aille droit au but, autant multiplier les moyens ».