Lors des sixièmes assises de la protection de l’enfance organisées les 11 et 12 février au Mans, Le Journal de l’action sociale a dévoilé les résultats d’une « enquête flash » menée avec le concours de la Fédération nationale des Adepape (associations d’entraide des personnes accueillies à la protection de l’enfance) auprès de 400 anciens enfants placés, âgés de 18 à plus de 51 ans. La majorité d’entre eux (49 %) avaient été accueillis en famille d’accueil, 20 % en institution et 28 % avaient connu les deux formes de placement.
Si 54 % d’entre eux portent un regard positif sur leur prise en charge par les services de protection de l’enfance, ils formulent néanmoins quelques critiques. Tout d’abord, 64 % des jeunes disent avoir souffert du manque d’accompagnement à leur majorité et 62 % de ruptures dans leur parcours (changements de lieu de vie, de foyer, de famille d’accueil, de référent). Surtout, 43 % se plaignent du « maintien à tout prix des liens avec leurs parents ». Autre reproche, un « manque d’empathie de la part de nombreux professionnels » pour un nombre assez important (60 %) de personnes interrogées.
Outre cette absence d’écoute, presque la moitié d’entre eux ne se sont pas sentis suffisamment aidés dans leur projet de vie par les professionnels, mais 32 % soulignent cependant l’importance d’une tierce personne (enseignant, ami) dans la construction de leur avenir.