Alors même que « la situation sociale en Europe et l’accroisse ment du nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté auraient justifié une augmentation de l’aide destinée aux Européens les plus fragiles », les associations d’aide alimentaire se disent « déçues et préoccupées » par la réduction du budget du Programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) (voir ce numéro, page 15). Même si la mobilisation des banques alimentaires, de la Croix-Rouge française, des Restos du cœur et du Secours populaire a sans doute « permis de limiter les dégâts » – la suppression du programme avait été décidée en 2011 à la suite d’une décision de la Cour de justice de l’Union européenne –, ces associations estiment qu’en réduisant de 28 % l’aide aux plus démunis, « les chefs d’Etat demandent aux pauvres de sauter un repas sur deux ! ? » « Il convient, dès à présent, que le Parlement européen maintienne et renforce son action pour donner à l’aide alimentaire les moyens dont elle a besoin, estime Julien Lauprêtre, président du Secours populaire. Quelle que soit l’issue, en ce qui concerne les quatre millions de Français menacés par cette mesure inhumaine et injuste, il devient urgent qu’en France, toutes les mesures soient prises pour ne pas être dans cette même ligne égoïste décidée en Europe. » Un message a priori entendu par les autorités françaises puisque le ministre délégué à l’agroalimentaire, Guillaume Garot, a indiqué que l’Etat français compenserait la baisse de l’enveloppe consacrée à l’aide alimentaire « à l’euro près ». Précisant que « si des acteurs économiques sont prêts à faire un geste de solidarité, bien évidemment, ils seront les bienvenus ».
Côté terrain
PEAD : les associations d’aide alimentaire dénoncent une mesure « inhumaine et injuste »
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