L’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé) serait-elle en sursis ? C’est la crainte de sa section CFDT. Lors de ses vœux le 14 janvier, interrogé par le syndicat (majoritaire), le ministre de la Ville a confirmé sa volonté de faire évoluer l’Acsé, cette année, dans « l’intérêt des habitants ». Un discours qui ne rassure guère la CFDT. Auditionné le 4 décembre dernier par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, François Lamy parlait en effet de modifier l’Acsé, « en la rapprochant notamment du secrétariat général du Comité interministériel des villes (SG-CIV), afin de disposer d’un outil plus musclé. Dans le cadre du dialogue interministériel en cours, l’objectif est d’avoir un outil mieux adapté aux besoins du terrain, notamment dans les départements. » Pour le syndicat, il est clair que le ministre, qui avait aussi évoqué en 2012 une fusion avec l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), envisage de supprimer l’établissement. Or « la disparition de l’Acsé réduirait grandement les possibilités d’action de l’Etat, estime la CFDT. Une administration centrale, à elle seule, n’est ni suffisante, ni adaptée, pour permettre une action renforcée et transparente de l’Etat en faveur des habitants des quartiers. » Interrogé par les ASH sur les intentions du ministre, le cabinet de François Lamy n’avait pas répondu au moment du bouclage du journal.
Dans une note diffusée en novembre dernier dans le cadre de la concertation sur la politique de la ville, le syndicat présentait des propositions pour que l’Acsé devienne « un outil pertinent et efficace ». Il demandait notamment que son conseil d’administration s’ouvre davantage aux représentants des collectivités et de la société civile et que les différents organismes en place soient mieux articulés plutôt que fusionnés. « Réduite à un “établissement de gestion”, l’agence doit redevenir un “établissement de mission” », insiste la CFDT. Pour cela, « il est urgent de redonner à l’Acsé un projet mobilisateur, construit et partagé collectivement par ses agents ».