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Emplois d’avenir : 30 % des associations du secteur sanitaire et social prêtes à se lancer

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25 000 emplois d’avenir associatifs pour les jeunes « peu ou pas qualifiés », principalement dans le secteur sanitaire et social, pourraient être créés en 2013 selon une enquête du réseau Recherches et Solidarités (1). Jacques Malet, son président, commente les résultats.
Le secteur associatif est-il intéressé par les emplois d’avenir (2) ?

D’après notre enquête, 21 % des responsables associatifs se disent « engagés » ou « intéressés » par la démarche. 3 % d’entre eux – et même 14 % dans les associations de dix salariés et plus – assurent qu’ils sont en train de préparer un dossier de recrutement. 60 % disent néanmoins encore « manquer d’informations » – notamment sur leurs responsabilités d’employeur et sur l’encadrement du salarié – pour se lancer.

Ne craignez-vous pas un effet d’aubaine ?

L’enquête relève que plus une association est en difficulté financière, plus elle a tendance à penser à un emploi d’avenir. C’est à la fois légitime et dangereux.

Légitime parce que le salarié en emploi d’avenir est à moindre coût et je ne vois pas pourquoi les associations se priveraient d’une telle opportunité. Dangereux néanmoins parce que je ne donne pas cher des jeunes qui seraient recrutés par des associations en grande difficulté. Par exemple, y aura-t-il, comme l’exigent les instructions, un tuteur disponible pour s’occuper du jeune ? Il faut que l’association ait les moyens d’accueillir dans de bonnes conditions la nouvelle recrue, qui sera sans qualification.

Les associations les mieux informées et les plus intéressées sont celles du secteur sanitaire et social…

En effet, 8 % d’entre elles affirment être en phase de préparation du dossier. 17 % réfléchissent à cette opportunité et 5 % pourraient être intéressées si cet emploi était mutualisé entre plusieurs associations. Ce secteur compte de nombreuses moyennes et grandes associations, qui sont informées par leurs réseaux et ont les reins plus solides pour s’engager dans cette démarche. Il est plus facile de recruter un salarié de plus quand on a déjà un effectif important que lorsqu’on ne fonctionne qu’avec des bénévoles. Les associations du secteur sanitaire et social sont, en outre, plus sensibles aux difficultés des jeunes et de l’emploi.

Pourquoi envisager le recours à un emploi mutualisé ?

L’emploi d’avenir a plutôt été pensé comme un emploi à temps plein. Or de nombreuses petites structures n’ont pas toujours de quoi remplir ce temps de travail. Ensuite, les associations qui n’emploient que des bénévoles peuvent avoir peur de se lancer seules dans l’embauche d’un salarié. Enfin, il y a la question des moyens : 25 % du salaire du jeune reste à la charge de l’employeur et le temps de travail d’un tuteur doit être dégagé. Même s’ils l’avaient prévu dans les textes, les pouvoirs publics n’avaient pas estimé cette demande importante de mutualisation. Il est nécessaire que les partenaires s’adaptent car il y a là un gisement d’emplois dont il ne faut pas se priver.

Quelle est la perspective d’embauche de jeunes en emplois d’avenir en 2013 ?

Selon nos estimations, 60 % des associations préparant un dossier iront au bout de leur démarche. A partir de là, nous avons tiré un premier pronostic concernant les 165 000 associations employeurs : elles devraient recruter entre 10 000 et 15 000 salariés en emploi d’avenir. Les associations qui n’ont pas encore de salariés pourraient, elles, recruter 10 000 jeunes… Beaucoup de paramètres entrent en jeu pour la réussite de ce dispositif, en premier lieu celui du dialogue qui va s’instaurer entre les associations et leurs réseaux, les pouvoirs publics, les collectivités locales et les missions locales. Les dispositifs locaux d’accompagnement (3) devront jouer un rôle important. Il faut aussi rester raisonnable : mieux vaut, à terme, un peu moins d’emplois d’avenir que prévu et des jeunes recrutés dans de bonnes conditions, plutôt que d’atteindre à tout prix un objectif fixé à l’avance, et « faire du chiffre ».

Notes

(1) Enquête menée en ligne en décembre 2012 auprès de 1709 responsables associatifs – « Les associations face à la conjoncture et aux emplois d’avenir » – Etude Recherches et Solidarités – Janvier 2013 – Disponible sur. www.recherches-solidarites.org.

(2) Voir ASH n° 2783 du 16-11-12, p. 36.

(3) Voir ASH n° 2552 du 4-04-08, p. 31.

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