Dans le cadre de la refondation de l’école, le ministère de l’Education nationale publie au Bulletin officiel du 15 janvier deux circulaires visant à répondre aux besoins spécifiques rencontrés par les enfants issus de milieux défavorisés. La première a trait à la scolarisation des enfants dès l’âge de 2 ans, la seconde au dispositif « plus de maîtres que de classes ».
D’ici à 2016, 30 % des enfants âgés de 2 à 3 ans issus « en priorité » des secteurs de l’éducation prioritaire, des secteurs ruraux isolés et des départements d’outre-mer devraient pouvoir être scolarisés à l’école maternelle, indique le ministre de l’Education nationale dans un communiqué, contre « à peine 11 % aujourd’hui en moyenne sur l’ensemble du territoire ». Pour Vincent Peillon, la scolarisation des enfants avant 3 ans constitue « un moyen efficace pour favoriser la réussite scolaire, en particulier lorsque, pour des raisons sociales, culturelles ou linguistiques, la famille est éloignée de la culture scolaire ». Une pratique que vient encadrer l’une des circulaires. L’accueil de ces enfants ne pourra donc se faire que dans « une classe de l’école maternelle […] adaptée aux besoins des jeunes enfants » ou en « accueil en milieu mixte, associant services de la petite enfance et école ». Dans tous les cas, les parents devront être associés au suivi de l’enfant. Et « un travail en partenariat avec des structures associatives et des services sociaux [pourra] faciliter l’implication des familles les plus éloignées de la culture scolaire ». Les professeurs affectés dans ces classes recevront « une formation complémentaire ». La liste des écoles concernées par le dispositif sera dressée par le directeur académique des services de l’Education nationale.
Le dispositif « plus de maîtres que de classes » permet, quant à lui, d’affecter un maître supplémentaire dans les écoles primaires relevant de l’éducation prioritaire ou « repérées localement comme relevant de besoins similaires », indique la seconde circulaire, afin de prévenir les difficultés scolaires tout au long de la scolarité primaire et d’y remédier le cas échéant. « L’action sera prioritairement centrée sur l’acquisition des instruments fondamentaux de la connaissance (expression orale et écrite, mathématiques) et de la méthodologie du travail scolaire. » Il pourra s’agir, par exemple, pour ces personnels supplémentaires, d’actions de co-intervention dans la classe avec le maître titulaire ou de la prise en charge de groupes d’élèves en fonction de leurs besoins.