Lors de sa visite du centre pénitentiaire des Baumettes à Marseille le 8 janvier, la ministre de la Justice a précisé l’orientation qu’elle souhaite donner à la politique pénitentiaire.
Christiane Taubira a ainsi annoncé l’installation prochaine d’un « conseil national de l’exécution des peines, ouvert et pluridisciplinaire », dont la composition devrait être dévoilée « sous quinzaine » (1). Celui-ci « participera à l’exécution des décisions pénales et contribuera à l’insertion ou à la réinsertion des personnes détenues ». Au-delà, la ministre a indiqué qu’elle allait engager une réflexion sur l’individualisation de la prise en charge de la personne détenue, « assurer [sa] citoyenneté », installer des groupes de travail global avec les organisatons syndicales sur la sécurité en détention (agressions de personnels, régime des fouilles, application de la loi pénitentiaire du 21 novembre 2009…) ou encore sur les métiers des personnels du service public pénitentiaire.
La ministre a profité de cette occasion pour confirmer les grandes lignes de sa politique pénale présentée en septembre dernier (2). Elle a ainsi réaffirmé sa volonté de développer les peines alternatives à l’incarcération « en fonction de la gravité des faits », au moyen de dispositifs tels que le travail d’intérêt général, le bracelet électronique ou encore la liberté conditionnelle. Des dispositifs qui, selon elle, sont efficaces « à la fois sur la réinsertion et sur la réduction de la récidive ». Sur ce dernier point, la conférence de consensus sur la prévention de la récidive, qui se déroulera les 14 et 15 février, devrait en outre, selon elle, apporter d’autres réponses (3). Enfin, à la suite du rapport du contrôleur général des lieux de privation de liberté dénonçant l’insalubrité du centre pénitentiaire des Baumettes (4), Christiane Taubira a annoncé qu’elle entendait « mener une politique immobilière adaptée permettant la résorption de la vétusteté des établissements pénitentiaires ». Dans ce cadre, elle a rappelé que 800 millions d’euros ont d’ores et déjà été programmés en loi de finances pour 2013 pour la rénovation et la construction d’établissements pénitentiaires (5) dont celui des Baumettes mais aussi ceux de la Santé (Paris), de Fleury-Mérogis (Essonne) et d’Aix/Luynes (Bouches-du-Rhône).
(1) Selon la ministre, ce conseil devrait regrouper des « parlementaires, des spécialistes de la peine, des représentants des personnels du service public pénitentiaire ».
(4) Voir article du 6 décembre 2012 sur