De plus en plus de réseaux associatifs proposent en interne à leurs dirigeants bénévoles des formations sur des thématiques très diverses (droit du travail, recherche de financements…). Mais dans le secteur social et médico-social comme ailleurs, il existe encore peu d’avancées en la matière, faute de financements, de disponibilité ou de motivation des bénévoles. Non seulement s’initier à la comptabilité analytique n’est pas très mobilisateur, mais de nombreux administrateurs estiment encore ne pas avoir besoin de formation. En outre, comme le note France Bénévolat, « la formation des dirigeants associatifs est souvent assimilée à une forme de professionnalisation, donc à une baisse de l’implication militante, comme si, dans les représentations, plus de rigueur de gestion, des stratégies et des organisations plus nettes venaient au détriment de la motivation, de l’engagement et du projet associatif » (1). Aussi certaines associations du secteur social et médico-social mettent-elles en place d’autres stratégies pour rendre les responsabilités associatives plus « séduisantes », à l’instar de services mutualisés pour délester les dirigeants bénévoles des tâches administratives (feuilles de paie, Urssaf…). Encore faut-il veiller à ne pas transformer ces services en simples prestataires – ce qui reviendrait à perdre la valeur ajoutée associative.
Les pouvoirs publics ont aussi un rôle à jouer. François Hollande, lorsqu’il était candidat à l’élection présidentielle, avait promis de créer un « congé engagement » permettant aux responsables associatifs de bénéficier « d’une disponibilité au sein de leur entreprise ». Saisi par Valérie Fourneyron, le Haut Conseil à la vie associative a rendu, le 15 novembre dernier, un avis sur le sujet. Il préconise d’instituer sous l’une et/ou l’autre forme : un congé d’une durée maximale de 12 jours par an, non rémunéré mais assimilé à une période de travail pour les élus qui siègent dans les organes de direction des associations ; un congé de « solidarité nationale » inspiré du congé de solidarité internationale qui existe pour les salariés (six mois maximum). La ministre de la Vie associative a promis l’ouverture d’un dialogue avec les syndicats d’employeurs et de salariés pour définir les contours du nouveau dispositif. A suivre donc…
(1) In « Le recrutement et le renouvellement des dirigeants associatifs » – Disponible sur