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L’imparfait du subjectif

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« La beauté naît de l’émotion. Y en a-t-il dans la perfection ? » se demande Claire de Montardy, peintre et sculptrice, qui participe avec 17 autres artistes du Languedoc-Roussillon à l’exposition « Beauté et handicap » organisée par l’Association des paralysés de France (APF) du Gard. Il y a trois ans, cette délégation avait développé un premier projet ambitieux sur la beauté des personnes handicapées en faisant poser, telles des stars, dix femmes en situation de handicap moteur, psychique ou sensoriel (1). L’objectif était de sensibiliser le public au regard porté sur la différence. L’exposition fut un succès. Dolorès Orlay-Moureau, directrice départementale de l’APF du Gard, convaincue dès lors que « les projets artistiques, touchant l’imaginaire et l’inconscient collectif, peuvent être tout aussi efficaces que des campagnes de revendications traditionnelles », décide de donner une suite de plus grande envergure à cette action. « Beauté et handicap » version 2013 est un projet artistique régional, aux dimensions sociales et citoyennes, fondé sur la peinture et la sculpture. Ce nouvel événement s’est constitué en plusieurs étapes. L’APF s’est d’abord adressée aux artistes amateurs du Languedoc-Roussillon en lançant un concours sur le thème de la beauté et du handicap. Sur les 50 œuvres soumises à un jury en octobre dernier, seules ­quelques-­unes ont été retenues pour rejoindre l’exposition. Puis l’association a demandé à des artistes professionnels d’imaginer une œuvre unique sur ce thème « hors norme ». Parmi ceux qui ont souhaité participer au projet, certains ont eu besoin de discuter avec des personnes handicapées pour nourrir leur inspiration, d’autres souffrent eux-mêmes d’un handicap, comme la sculptrice Hélène Guillaume, atteinte de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), qui a livré un très beau buste baptisé Lectrice aveugle lisant le braille. D’autres enfin ont côtoyé des personnes ayant des déficiences – comme Philippe Roussel. Ce dernier, pour illustrer la surdité, a livré une grande peinture de Beethoven. Collages, aquarelles, dessins, œuvres en terre cuite… tous les styles sont représentés pour traiter tous les types de handicap. Ecrin luxueux, la chapelle des jésuites de Nîmes, classée monument historique, sert de lieu d’exposition à ces œuvres originales. Il est probable qu’une fois décrochés les tableaux et sculptures circulent dans les gares de France – négociations en cours ! Plus tard, certaines œuvres seront vendues aux enchères au profit de l’APF. « La beauté se choisit mille formes et elle se fout des normes. Et puis y a rien à faire : c’est notre faiblesse qu’elle préfère », conclut Claire de Montardy.

Beauté et handicap

Jusqu’au 27 janvier, à la chapelle des jésuites – 17, Grand-Rue, 30000 Nîmes – http://beauteethandicap.blogs.apf.asso.fr

Notes

(1) Voir ASH n° 2651 du 19-03-10, p. 39.

Culture

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