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Stage de sensibilisation aux dangers des stupéfiants : un effet limité, selon une étude

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Une consommation quotidienne de cannabis peut-elle conduire à la dépendance ? De quel montant est l’amende pour une personne qui conduit sous l’influence de stupéfiants ? Peut-on mourir d’une overdose de cannabis ? Autant de questions auxquelles les participants aux « stages de sensibilisation aux dangers de l’usage de produits stupéfiants » sont censés pouvoir répondre à l’issue de deux jours de formation. Né de la loi relative à la prévention de la délinquance du 5 mars 2007 (1), ce dispositif vise à induire, chez les consommateurs, une prise de conscience des risques liés à l’usage de drogues sur les plans sanitaire, pénal et social.

Trois ans après son installation, le ministère de la Justice a voulu l’évaluer en confiant une étude à l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) (2). Près de 85 % des stagiaires ont « appris quelque chose » pendant la formation : 60 % disent mieux connaître les aspects judiciaires de l’usage de stupéfiants, notamment les sanctions et les peines plancher, et près de la moitié estime avoir pris conscience des possibilités de soins et de l’existence de consultations spécialisées pour les jeunes consommateurs de drogues. 40 % affirment en savoir un peu plus sur les effets du cannabis sur la mémoire et sur la conduite automobile (3). En revanche, seul un tiers des stagiaires déclare avoir fait progresser ses connaissances sur « les techniques pour arrêter le cannabis ».

Concernant l’intérêt de la formation, 51 % des bénéficiaires affirment qu’ils auraient « consommé autrement » s’ils avaient eu auparavant connaissance des informations transmises et 19 % affirment qu’ils n’auraient rien changé à leur comportement. L’étude note « un effet limité » du stage puisque seulement la moitié des personnes envisage de modifier substantiellement sa consommation et 20 % se disent réfractaires à tout changement ou alors ils chercheront à « minimiser le risque d’être repérés ou verbalisés » (par exemple en ne consommant plus avant de prendre le volant).

Bien que la plupart des bénéficiaires jugent le stage « intéressant », celui-ci semble perçu comme une sanction pénale impuissante par elle-même à détourner de l’usage les personnes qui n’envisagent pas d’arrêter dans l’immédiat, conclut l’observatoire. Pour mémoire, il s’agit d’une sanction pédagogique payante (jusqu’à 450 € à la charge du stagiaire), proposée par le procureur de la République aux mineurs (à partir de 13 ans) et aux majeurs, usagers occasionnels de stupéfiants, non dépendants – souvent des personnes interpellées pour la première fois ou des auteurs d’une infraction commise sous l’emprise de stupéfiants et qui ne relèvent pas d’une mesure d’obligation de soins.

Notes

(1) Voir ASH n° 2506 du 4-05-07, p. 15, n° 2541 du 18-01-08, p. 9 et n° 2536 du 21-12-07, p. 43.

(2) L’enquête a été menée auprès de 99 structures prestataires de stages (centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie, comité départementaux de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie, associations socio-judiciaires…) et de plus de 4 000 stagiaires entre le 1er décembre 2010 et le 31 mai 2011 – Disponible sur www.ofdt.fr.

(3) Selon l’OFDT, le sentiment des stagiaires doit être nuancé : évalué à l’aide de quelques questions-tests, le niveau de connaissance acquis semble en deçà des résultats perçus.

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