Un groupe de travail intitulé « Professionnaliser les accompagnants pour la réussite des enfants et adolescents en situation de handicap » a été installé le 16 octobre dernier par George Pau-Langevin, ministre déléguée à la réussite éducative, et Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion. Dans ce cadre, le GEPSo (Groupe national des établissements publics sociaux et médico-sociaux) a été auditionné.
Pour lui, que les enfants soient scolarisés en milieu ordinaire ou adapté, il faut partir du postulat qu’ils ont « besoin d’un accompagnement individualisé s’appuyant sur leur projet personnel ». Celui-ci repose sur « un trepied avec trois dimensions : éducative, pédagogique et de soins » et suppose la « mobilisation de l’ensemble des acteurs locaux, en plus des enseignants : auxiliaires de vie scolaire, orthophonistes, ergothérapeutes, éducateurs spécialisés ». Le GEPSo recommande également la promotion d’une « approche transversale de la compensation des conséquences du handicap » qui prenne en compte la diversité des acteurs intervenant au quotidien : protection de l’enfance, CLIS, (classe pour l’inclusion scolaire), centre médico-psychologique.
Outre ces postulats, il fait plusieurs constats. Certes, il y a une augmentation « très nette » du nombre d’enfants et de jeunes en situation de handicap scolarisés et formés en milieu ordinaire. « Les derniers chiffres seraient de l’ordre de 20 000 enfants mais fortement minorés. » Le groupement s’interroge d’ailleurs sur l’adéquation du terme « scolarisation » pour des enfants qui n’ont droit qu’à une heure ou deux d’enseignement scolaire par semaine, quand ils ne sont pas orientés par défaut en milieu scolaire ordinaire car il n’y a pas de place en IME (institut médico-éducatif) ou en ITEP (institut thérapeutique, éducatif et pédagogique)… Sans oublier ceux qui effectuent leur scolarité par correspondance à domicile !
Pour le GEPSo, il faut affirmer un droit à l’instruction, et donc une politique en la matière mise en œuvre par l’Education nationale et les établissements sociaux et médico-sociaux. Et, s’il admet que « l’intervention des services d’éducation et de soins spécialisés à domicile est précurseur », il veut « aller encore plus vite et plus loin ».
Autres constat, le personnel, notamment les enseignants, est « encore insuffisamment formé ». Il n’y a en effet aucune formation organisée conjointement avec le réseau associatif et les établissements publics, et la formation continue s’appuie encore trop sur le volontariat. L’approche devrait également être pensée en termes de territoire et donc être « organisée sur le plan local ». Un « chantier à ouvrir entre les agences régionales de santé, l’Education nationale et les conseils généraux ». Le rapport du groupe de travail devrait sortir en mars 2013.