Depuis 2002, Médecins du monde intervient à Paris auprès de femmes chinoises se prostituant, victimes de trafic ou non. Le « Lotus Bus » stationne plusieurs fois par semaine sur quatre sites et délivre informations, entretiens médicaux, juridiques et messages de prévention. Son équipe est composée d’un médecin et de deux animateurs de prévention sinophones.
Dans une enquête menée auprès de 86 de ces femmes (1) qu’elle vient de publier, l’association met en évidence les formes de violence dont elles sont l’objet depuis leur arrivée en France. La plus fréquente ? Le retrait non consenti du préservatif (63 %). Les violences physiques sont aussi mentionnées par 55 % d’entre elles. Les femmes interrogées ont le plus souvent entre 40 et 50 ans, sont en moyenne en France depuis deux ans et se prostituent depuis un an. 55 % sont en situation régulière. Il semble que le contexte social et économique les a amenées à la prostitution.74 % d’entre elles ont fait l’objet d’une arrestation pour racolage (six fois en moyenne) au cours des 12 mois précédant l’enquête, suivie dans la majorité des cas d’une fouille au corps.
Au vu de cette enquête, Médecins du monde réclame à nouveau l’abrogation du délit de racolage passif introduit par la loi de sécurité intérieure du 18 mars 2003 et l’amélioration de l’accès aux soins et aux droits de ces populations migrantes. Des propositions qui rejoignent le rapport de l’IGAS (inspection générale des affaires sociales) sur les enjeux sanitaires de la prostitution (voir ce numéro p. 6).
(1) Réalisée entre 2010 et 2012 et disponible sur