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L’ARS des Pays-de-la-Loire invite à l’innovation

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Alertée par les difficultés posées par l’amendement « Creton », l’agence régionale de santé (ARS) des Pays-de-la-Loire a lancé un appel à projets pour créer un dispositif expérimental d’accompagnement adapté des jeunes adultes concernés.

L’enquête sur les jeunes relevant de l’amendement « Creton » réalisée en 2010 par l’ARS des Pays-de-la-Loire faisait état d’une situation préoccupante : la région comptait 421 jeunes relevant de la mesure (1) et dix établissements accueillant au moins la moitié de jeunes dans ce cas. Forte de ces conclusions, elle a lancé un appel à projets en février 2011 visant à créer un « dispositif expérimental et innovant d’accompagnement adapté des jeunes en situation d’amen­dement Creton » avec un redéploiement des moyens sur trois ans.

DES PLATEFORMES SELECTIONNÉES

Objectifs : préciser leur projet d’orientation en favorisant si possible l’insertion en milieu ordinaire, soutenir leur autonomie sociale et assurer la continuité de leur projet de soins. Dans ce cadre, 11 projets ont été retenus visant près de 250 jeunes. Parmi eux, l’Association des paralysés de France (APF) a créé une plateforme de ressources régionale en direction d’une vingtaine de jeunes de 18 à 26 ans en situation de handicap moteur avec ou sans troubles associés. Le dispositif, qui s’adresse en priorité à ceux qui relèvent de l’amendement « Creton », reste néanmoins ouvert aux jeunes qui n’ont aucune prise en charge – « ce qui est malheureusement très fréquent », explique Sandro Gendron, directeur de plusieurs établissements de l’APF dans le Maine-et-Loire.

S’appuyant sur trois SSESD (services de soins et d’éducation spécialisée à domicile) et un IEM (institut d’éducation motrice) de formation professionnelle, la plateforme propose deux types d’accompagnement axé sur l’insertion profes­sionnelle : l’un, assuré par les SSESD, allie une prise en charge de proximité et le maintien dans l’environnement familial et social du jeune pour lui apporter « des repères, une écoute et des conseils afin de rendre les projets possibles » ; l’autre se déroule au sein de l’IEM sous la forme d’un module de six mois avec bilan de compétences et stages professionnels. « A côté de l’accompagnement scolaire et professionnel, nous assurons un suivi au niveau social (autonomie dans les transports par exemple), administratif (sécurité sociale, mutuelle, logement…) et sanitaire », précise Sandro Gendron. L’idée étant de « garantir », pour les jeunes reçus au titre de l’amendement « Creton », « un environnement sécurisé pendant les premiers mois, souvent inquiétants, qui suivent leur départ de l’établissement dans lequel ils ont vécu depuis 10 ou 15 ans », explique Paul-Sylvain Camo, directeur de l’APF Pays-de-la-Loire. Bien qu’elle réponde à des préoccupations centrales pour les jeunes adultes handicapés moteurs, la plateforme touche toutefois plutôt des jeunes en rupture de prise en charge que des bénéficiaires de l’amendement. Un constat peu surprenant : l’appel à projets de l’ARS visait surtout les jeunes adultes déficients intellectuels, beaucoup plus nombreux à être accueillis au titre de l’amendement.

Le plus gros contingent de places de cet appel à projets a d’ailleurs été attribué aux cinq Adapei (Associations départementales des amis et parents de personnes handicapées mentales) de la région, qui ont dû coopérer pour apporter une réponse commune. Selon une approche assez semblable à celle de l’APF, leur plateforme d’insertion socio-professionnelle dénommée APIC’S (Agir pour une insertion citoyenne et solidaire) vise un peu plus de 150 jeunes adultes bénéficiaires de l’amendement présentant une déficience intellectuelle. Sa force : s’appuyer, à l’échelle régionale, sur des partenariats avec d’autres associations médico-sociales, des centres de formation et des entreprises. « Dans ce cadre, le jeune adulte qui sort physiquement de l’IME [institut médico-éducatif] ou du Sessad [service d’éducation et de soins spécialisés à domicile] et libère ainsi une place pour un enfant rentre dans une période d’observation durant laquelle il va pouvoir découvrir des ESAT, des entreprises, des formations… », explique Marc Marhadour, directeur général de l’Adapei 44.

UNE SOLUTION, FAUTE DE MIEUX

« Même s’il est intéressant au plan qualitatif, ce dispositif n’est toutefois pas la solution idéale », poursuit le responsable, qui préfèrerait un vaste plan de création de places dans les structures pour adultes. La terminologie même de l’appel à projets pose problème, estime Thierry Nouvel, directeur général de l’Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis) : « Viser spécifiquement les jeunes relevant de l’amendement “Creton” a fait plus que nous surprendre car ils ne sont pas une catégorie juridiquement identifiée, au point qu’on peut même douter de la légalité de ces services. »

Néanmoins le réalisme a pris le dessus. Parce qu’il n’y a pas le choix. « Au regard des nombreuses prévisions de sorties d’IME dans les cinq prochaines années et du faible nombre de places pour adultes créées ces dernières années, il répond à une demande évidente », observe Marc Marhadour. Preuve de l’intérêt qu’il suscite même au-delà de l’Hexagone, l’APIC’S vient de recevoir un financement du Fonds social européen. Quant à savoir s’il perdurera après 2014…

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