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Les salariés des établissements d’accueil du jeune enfant passés au crible

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En 2008, un premier « plan métiers » avait été lancé par le secrétariat d’Etat à la famille afin d’encourager l’accès aux professions de la petite enfance. Il prévoyait notamment la signature d’une convention entre l’Etat et Pôle emploi pour promouvoir ces métiers, mettre en œuvre des passerelles avec le social et accroître l’offre de formation.

Dans le cadre de la préparation d’un nouveau « plan métiers », la direction générale de la cohésion sociale a souhaité procéder à un état des lieux des professionnels dans les établissements d’accueil collectif du jeune enfant (EAJE). Elle a donc confié en ce sens une enquête au Crédoc en 2011 (1).

Premier constat : les EAJE comptent en moyenne 11 salariés, correspondant à 8,9 équivalents temps plein (ETP), soit 1 ETP pour 3,6 places. 63 % d’entre eux sont employés dans les crèches collectives multi-accueil. Et 70 % travaillent dans des structures gérées par des collectivités locales, près d’un tiers en agglomération parisienne.

D’autre part, 99 % sont des femmes, âgées en moyenne de 40 ans. Plus de huit sur dix sont en contrat à durée indéterminée ou relèvent de la fonction publique territoriale, d’Etat ou hospitalière. Toutefois, l’étude souligne que, « en lien avec la part importante de gestionnaires publics, le personnel des EAJE est plus souvent (42 %) fonctionnaire que l’ensemble des actifs (21 %) ou que ceux du secteur sanitaire et social (15 %) ».

Environ un tiers des salariés (34 %) sont à temps partiel, une donnée liée à « la forte féminisation » du secteur, un chiffre comparable à celui observé pour l’ensemble des femmes salariées. En outre, les salariés ont une ancienneté très faible dans leur établissement : au moment de l’étude, 18 % y étaient depuis moins de un an et seul un quart était resté au moins dix ans au même endroit. Un turnover déjà pointé par d’autres études.

On retrouve surtout trois catégories de personnels qualifiés : des éducateurs de jeunes enfants (EJE), des auxiliaires de puériculture et des titulaires du CAP petite enfance. Plus précisément, « les éducateurs et les auxiliaires de puériculture sont présents dans neuf établissements sur dix et 71 % salarient un titulaire du CAP petite enfance ». Plus d’un tiers des établissements emploient également une puéricultrice et 10 % des personnes sans qualification. L’étude pointe d’ailleurs un manque de personnel formé pour travailler auprès des enfants handicapés. Ceux-ci sont en effet accueillis surtout (à 73 %) par des établissements déclarant ne pas avoir de personnel formé…

Enfin, la moitié des directeurs sont des éducateurs de jeunes enfants et plus du tiers des infirmières puéricultrices. Interrogés sur l’attractivité du secteur, ils estiment qu’il faudrait valoriser les temps pleins et les rémunérations, sans oublier d’augmenter le nombre de places dans les écoles.

Notes

(1) « Les professionnels des établissements d’accueil du jeune enfant en 2011 » – Etudes et résultats n° 825 – Décembre 2012 – Disponible sur www.drees.sante.gouv.fr.

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