Depuis plusieurs mois déjà, l’ALGI (Association d’aide pour l’adaptation du logement des personnes en situation de handicap) était sur la sellette (1). Le 25 octobre dernier, elle avait d’ailleurs adressé une lettre ouverte au président de la République et au Premier ministre. Depuis la réforme, en 2009, du 1 % logement – devenu Action logement (2) –, l’association a connu des difficultés incessantes. En effet, le financement, via Action logement, « de 1 400 dossiers, à raison d’un montant annuel de cinq à six millions d’euros destiné à l’adaptation des logements des personnes handicapées », avait été stoppé par le prélèvement chaque année de 850 millions d’euros sur les fonds du 1 % logement pour financer à la place de l’Etat l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) et l’ANAH (Agence nationale de l’habitat), explique le directeur de l’association, Jean-Pierre Allanic.
Début 2012, à cause de ces importantes ponctions, Action logement a donc réduit de façon drastique ses aides et l’ALGI a dû licencier peu après trois de ses six salariés. Sous mandat judiciaire depuis mai, elle avait obtenu en juillet l’assurance que le sujet de l’aménagement du logement des personnes handicapées ne serait pas laissé pour compte. Mais le 22 octobre, reçue par les cabinets des ministres Cécile Duflot et Marie-Arlette Carlotti, l’association a appris qu’aucune enveloppe ne serait débloquée.
Quant à la table ronde promise en septembre dernier par le gouvernement, où devrait être discuté le financement de l’adaptation au logement pour les personnes handicapées, elle pourrait se tenir en janvier prochain. L’ALGI, elle, devrait être mise en liquidation judiciaire le 20 décembre par le tribunal de grande instance de Paris. Sans être remplacée, ce qui signifie des aides en moins pour les personnes handicapées qui souhaiteraient adapter leur logement.