A la veille de la journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre, qui avait pour thème « Objectif zéro : zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au sida », la ministre des Affaires sociales et de la Santé a tenu à rappeler « la mobilisation totale du gouvernement pour la lutte contre le VIH-sida ». Au-delà de la relance d’une campagne de sensibilisation « pour inciter chacun à se protéger et à se faire dépister », Marisol Touraine a indiqué, dans un communiqué du 30 novembre, qu’elle souhaitait aller vers la généralisation du dépistage par tests rapides à orientation diagnostic. « En 2013, nous allons mettre en place des actions complémentaires dans trois régions – Provence-Alpes-Côte d’Azur, Guyane et Rhône-Alpes – et dans d’autres lieux en Ile-de-France », a-t-elle ainsi annoncé. Il s’agit, dans ces régions plus touchées que les autres, « d’aller au plus près des populations potentiellement concernées, notamment grâce au travail avec les associations », a-t-elle expliqué.
Par ailleurs, comme chaque année, les dernières données épidémiologiques de l’infection VIH-sida ont été rendues publiques à cette occasion par l’Institut national de veille sanitaire (InVS) (1). Des données qui, pour 2011, « ne montrent pas de rupture par rapport aux années précédentes », selon l’institut. Ainsi, en 2011, environ 6 100 personnes ont découvert leur séropositivité (6 300 en 2010), un nombre relativement stable depuis 2007. Des disparités demeurent néanmoins selon le mode de contamination et l’origine géographique. Les hommes homosexuels et les personnes contaminées par rapports hétérosexuels nées à l’étranger (dont les 3/4 dans un pays d’Afrique subsaharienne) sont restés, l’an dernier, les deux groupes les plus concernés et représentaient chacun 40 % des découvertes de séropositivité. La transmission du VIH est toujours importante parmi les hommes homosexuels, qui constituent le seul groupe où le nombre de découvertes de séropositivité est en augmentation depuis 2003 (+ 30 %), même si leur nombre en 2011 est équivalent à celui de 2010. Chez les hétérosexuels nés à l’étranger, le nombre de cas diagnostiqués diminue depuis 2003, de façon plus marquée chez les femmes (- 42 % entre 2003 et 2011) que chez les hommes (- 31 %). Une stabilité est observée dans les autres groupes, depuis 2003 chez les hétérosexuels nés en France et depuis 2008 chez les usagers de drogue.
L’InVS relève par ailleurs que, pour la première fois depuis cinq ans, le nombre de dépistages a augmenté : + 4 % par rapport à 2010. Selon l’institut, « il semble que l’élargissement du dépistage préconisé fin 2010 a vraisemblablement induit cette augmentation ». Mais il est, selon lui, « encore trop tôt pour en observer l’impact sur l’augmentation des diagnostics d’infection à VIH notamment réalisés à l’occasion d’un bilan ou sur la baisse des découvertes de séropositivité à un stade tardif ».
(1) Voir aussi le numéro thématique : « VIH-sida en France : données de surveillance et études » – BEH n° 46-47 du 1er décembre 2012 – Disp. sur