La pauvreté en héritage

Why poverty ? est le titre d’une série que consacre Arte à la pauvreté à travers le monde, par le biais de huit films coproduits avec des partenaires internationaux. La chaîne – relayée par d’autres chaînes publiques, anglaise, danoise, suédoise et japonaise – propose huit heures de programmes qui démêlent les causes de la misère aux quatre coins du globe, de la marchandisation de l’éducation en Chine au pillage des ressources naturelles de l’Afrique, en passant par l’activisme de certaines célébrités ou par la naissance d’initiatives prometteuses. L’objectif n’est pas modeste : susciter un débat mondial autour de la pauvreté au XXI^esiècle. Un document inédit, La fabrique des pauvres, spécialement coproduit par Arte pour l’occasion, s’interroge sur l’explosion du nombre de précaires en Europe, en braquant une caméra sur le quotidien d’enfants et d’adolescents démunis. Ces jeunes vivent en Allemagne, en France ou en Espagne, des pays « riches » où la misère touche le plus souvent des familles monoparentales, des personnes au chômage, des familles endettées. Des pays où le terme de « pauvreté » n’a certes pas le même sens que dans le tiers monde, mais où il n’est pas moins « honteux » d’être sans le sou, même si cela signifie seulement ne pas pouvoir s’acheter de bonbons ni aller à Marineland, ou encore se faire railler par ses camarades parce qu’on ne peut pas s’acheter les vêtements à la mode. Partout, la pauvreté reste stigmatisée. Le documentaire fait un zoom sur les cités des alentours de Marseille, où les jeunes s’adonnent parfois aux trafics dès l’âge de 13 ans ; sur Barcelone, dans une famille monoparentale, où le fils de 16 ans a déjà arrêté l’école pour travailler ; et sur Dortmund, où les enfants d’une veuve soutiennent psychologiquement leur maman. Des jeunes grandis trop tôt, qui rêvent d’autre chose que de cette ­pauvreté « héritée » dès l’enfance.