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Les immigrés originaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne, plus durement touchés par le chômage

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Dans une récente étude, la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) dresse un portrait de la situation des immigrés en France face à l’emploi et au chômage (1). Un bilan fortement nuancé selon le pays d’origine des personnes.

Selon la DARES, la France comptait, en 2011, 4 millions d’immigrés âgés de 15 à 64 ans, soit 10 % de la population en âge de travailler. Parmi ces personnes, 30 % étaient nés dans un pays de l’Union européenne (UE), 31 % au Maghreb, 15 % en Afrique subsaharienne et 24 % dans un pays européen hors UE ou sur un autre continent que l’Afrique.

Sans surprise, les immigrés sont plus durement touchés que les non-immigrés par le chômage. Ainsi, note l’étude, le taux de chômage (2) de l’ensemble des immigrés était de 16,3 % en 2011, contre 8,5 % pour les non-immigrés. Toutefois, ce taux varie fortement selon le pays d’origine des personnes. Ainsi, « alors que le taux de chômage des immigrés d’un pays européen est très proche de celui des non-immigrés, pour ceux originaires d’Afrique il est environ 2,5 fois supérieur : 23 % pour le Maghreb et 22 % pour l’Afrique subsaharienne ». Même constat sur les périodes antérieures. Ainsi, de 2009 à 2011, le taux de chômage moyen des personnes originaires du Maghreb (Algérie, Tunisie et Maroc) et de la Turquie a dépassé les 20 %, contre 8 % pour les non-immigrés. Il était de 5,6 % pour les immigrés nés au Portugal, de 7,4 % pour ceux nés en Espagne, de 8 % pour les immigrés nés en Italie et de 11,4 % pour ceux originaires du Vietnam, du Laos ou du Cambodge.

Autre constat, « quelle que soit la région d’origine, l’emploi des immigrés est plus souvent à temps partiel et en situation de sous-emploi que celui des non-immigrés », notamment chez les femmes. Par ailleurs, les personnes originaires du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne sont deux fois plus souvent en contrat temporaire que celles originaires de la communauté européenne. Enfin, la DARES constate une « ségrégation professionnelle » élevée pour les travailleurs immigrés (3). Ainsi, de 2009 à 2011, 26 % des hommes immigrés et 30 % des femmes immigrées auraient dû « changer de profession pour parvenir à une répartition professionnelle » identique à celle des non-immigrés. Sur cette période, les immigrés représentent plus de 15 % des effectifs dans 11 métiers, dont notamment 34,7 % chez les employés de maison. Par ailleurs, ils représentaient 12,9 % des assistantes maternelles et 14,2 % des aides à domicile et ménagères.

Notes

(1) DARES Analyses n° 077 – Octobre 2012 – disp. sur www.travail-emploi.gouv.fr.

(2) Le taux de chômage rapporte le nombre de chômeurs au nombre d’actifs de la tranche d’âge considérée.

(3) L’indice de « ségrégation professionnelle » permet de comparer de façon synthétique la répartition des professions entre les immigrés et les non-immigrés.

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