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Le marché du travail peu accessible aux personnes aveugles ou malvoyantes

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Un tiers des personnes aveugles ou malvoyantes en âge de travailler aurait effectivement un emploi en France, selon un nouveau rapport de l’Union européenne des aveugles (European Blind Union) (1). Publié le 7 novembre, à la veille de la « semaine pour l’emploi des personnes handicapées », le document estime qu’il y aurait environ 20 000 personnes aveugles en âge de travailler (16-60 ans), parmi lesquelles 7 000 travaillent effectivement. Principalement, par ordre d’importance, comme physiothérapeutes, dans la téléphonie, les ateliers protégés, l’éducation, l’administration.

Le rapport présente toutefois ces données avec prudence : en France, les personnes aveugles ne sont pas tenues de s’inscrire auprès des agences spécialisées et les autorités publiques n’ont, à ce jour, pas publié de statistiques. « Il est donc impossible de donner des chiffres précis pour l’emploi des personnes ayant une déficience visuelle », met en garde le rapport, qui se fonde sur des témoignages d’organisations non gouvernementales et sur l’analyse du Réseau académiques des experts européen en matière de handicap (ANED).

Au-delà des données chiffrées, le rapport – intitulé « La majorité cachée en France » – met le doigt sur plusieurs obstacles : d’une part, un manque de services spécifiques d’emploi adaptés aux besoins de cette population et, d’autre part, la prépondérance des formations axées sur des emplois spécifiques, alors que les formations généralistes ont fait leur preuve au Royaume-Uni ou en Suède par exemple.

Enfin, European Blind Union se réjouit de l’intention de la Confédération française pour la promotion sociale des aveugles et amblyopes (CFPSAA) de publier, en 2013, une enquête sur l’étendue et les raisons de l’inactivité économique parmi les personnes aveugles et malvoyantes. Et formule déjà quelques pistes pour l’expliquer : le haut niveau du revenu de protection, le manque d’emplois adaptés, la résistance des employeurs, l’inflexibilité du marché du travail français, le faible niveau d’éducation. Il déplore en outre le sous-développement d’un marché du travail intermédiaire.

Ce rapport vient compléter les précédentes analyses de l’organisation sur la situation de ces personnes en Suède, en Allemagne, en Roumanie, aux Pays-Bas, en Pologne et en Autriche.

Notes

(1) Disponible (en anglais uniquement pour le moment mais une traduction en français est prévue ultérieurement) sur www.euroblind.org/working-areas/rehabilitation-vocational-training-and-employment#hidden.

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