Un diagnostic des besoins dès la détention, un accompagnement renforcé continu et la synergie entre les acteurs renforcent les chances d’insertion des jeunes sous main de justice, analyse le Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) (1). Alors que les jeunes de 18 à 24 ans représentent 25 % de la population sous écrou, il a évalué quatre des dix expérimentations financées par le Fonds d’expérimentation pour la jeunesse. Ces actions, menées entre 2009 et 2012 (2), ont concerné près de 400 jeunes de moins de 26 ans (avec une peine restant à effectuer inférieure à deux ans et très peu qualifiés) et ont été portées par des missions locales, des services pénitentiaires d’insertion et de probation, des organismes de formation et une association d’insertion. Leur objectif : prévenir la récidive et renforcer l’insertion professionnelle des jeunes sous main de justice. Des postes supplémentaires de « conseillers référents justice » ont notamment été financés dans les missions locales. Parmi les projets, trois ont proposé des ateliers collectifs (« découverte de soi », « définition d’un projet professionnel »…) et un comprenait un stage de quatre semaines en entreprise.
Résultats : l’articulation « dedans-dehors » a permis de mieux impliquer les bénéficiaires et les échanges entre les différents partenaires ont amélioré la cohérence et la complémentarité des actions. Selon les expérimentations, entre 20 % et 40 % des jeunes ont connu une sortie « dynamique » (emploi, même précaire, ou formation), plus de un sur trois est en recherche d’emploi. Les autres ont abandonné leur projet ou sont retournés en détention. Le taux de récidive a été deux fois plus faible que parmi les groupes « témoins » (mis en place dans deux projets). Un chiffre à interpréter avec prudence, ajoute néanmoins l’étude, compte-tenu de la taille de l’échantillon. Les expérimentations ont, par ailleurs, favorisé les aménagements de peine, avec des dossiers plus nombreux et plus solides.
(1) Etude disponible sur
(2) Dans les maisons d’arrêt de Douai (Nord), Fleury-Mérogis (Essonne), Le Mans-Les Croisettes (Sarthe) et Toulouse-Seysses (Haute-Garonne).