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Jean-Pierre Benazet, Cheops : « Reconnaître les Cap emploi comme membres du service public de l’emploi »

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Président de Cheops, confédération qui regroupe 90 % des Cap emploi (1), Jean-Pierre Benazet estime qu’il est grand temps de faire évoluer le rôle des Cap emploi. En jeu : une gestion renouvelée des politiques d’insertion des personnes handicapées.
Comment analysez-vous la situation des Cap emploi ?

Elle est préoccupante. Nous avons tiré le signal d’alarme en mars 2012 en sortant un livre blanc de 22 propositions (2). Il existe une grande confusion des rôles et des fonctions entre l’Etat, censé définir la politique de l’insertion professionnelle, les fonds collecteurs – Agefiph et FIPHFP –, Pôle emploi et enfin, à la toute dernière extrémité, les CAP emploi, inscrits dans la loi en tant qu’opérateurs. Il y a un mélange des genres. Comme le politique n’affirme pas clairement sa gouvernance, la techno-structure financière en est arrivée elle-même à définir des orientations. Le fonctionnement, les missions et les outils, tout cela nous est imposé. Les Cap emploi ont pourtant fait la preuve de leur efficacité auprès des employeurs et des travailleurs handicapés en réalisant 60 000 placements en 2011. Il est urgent de reconnaître leur expertise. Le système gagnerait en efficacité s’ils étaient associés plus étroitement à la définition des objectifs

Quelles sont les priorités ?

Déjà, que les Cap emploi soient reconnus comme membres du service public de l’emploi régional. Actuellement, ils ne sont mentionnés que comme prestataires. Ce que nous souhaitons, c’est la publication d’un décret sur les organismes de placement spécialisés fixant leur statut, leur mission et les modalités de leur pérennisation. Il est important que nous apparaissions dans la loi comme des interlocuteurs dotés d’un pouvoir d’influence dans l’élaboration des politiques en faveur des personnes handicapées.

Notre originalité vient aussi de notre statut associatif. Or, sous prétexte d’orientations européennes, des prestations traditionnelles des Cap emploi, comme le maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés, ont été segmentées, mises sur le marché et confiées à des intervenants lucratifs sans garantie d’efficacité. A côté de la reconnaissance d’une mission de service public, nous demandons que soit reconnue notre dimension de service social d’intérêt général et que nous ne soyons pas soumis à la procédure des marchés. En clair, les Cap emploi doivent devenir, dans le handicap, ce que les missions locales sont aux jeunes en difficulté d’insertion professionnelle.

C’est un appel du pied au gouvernement ?

Sur l’incitation du président du Conseil national consultatif des personnes handicapées, Patrick Gohé, nous avons déjà fait l’effort de réunir nos deux réseaux, l’UNITH et Ohé Prométhée, au sein de Cheops. Le 18 octobre dernier, un nouveau pas a été franchi avec l’union des deux réseaux. Les Cap emploi disposent désormais d’une organisation plus mature, capable de porter leurs arguments en faveur d’un nouveau mode d’organisation.

Sur le plan politique, beaucoup de députés et de sénateurs nous appuient. Des associations nationales, comme l’Association des paralysés de France, s’engagent dans des partenariats à nos côtés. Nous demandons que le réseau Cheops soit reconnu dans toutes les instances qui concourent à la définition des objectifs d’action, sinon d’autres intervenants continueront à parler en notre nom sans en avoir les compétences.

Notes

(1) Confédération nationale handicap et emploi des organismes de placement spécialisés : 55, rue Boissonade – 75014 Paris – Tél. 01 48 05 23 09 – http://cheops-ops.org.

(2) Voir ASH n° 2753 du 30-0312, p. 20.

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