Bangladesh, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Hongrie et Suède : se jouant des frontières, les actions portées ici et là avec et pour les personnes en situation de handicap s’entre-influencent, voire se soutiennent mutuellement. Tel est l’un des enseignements de la riche moisson d’initiatives réunies par la sociologue Eve Gardien. Celles-ci témoignent d’une aspiration généralisée à une pleine participation à la vie en société. Les perspectives de voir concrétiser ce désir diffèrent beaucoup selon les sociétés. Ainsi, en Suède, des parents de jeunes adultes polyhandicapés ont obtenu de haute lutte, il y a dix-huit ans, le droit pour leurs enfants à une assistance personnelle 24 heures sur 24, explique Gerd Anden, promotrice de ce combat. La situation est loin d’être équivalente au Bangladesh, où les personnes handicapées, surtout les femmes, sont en butte à des superstitions stigmatisantes. Cependant, grâce au travail effectué depuis 1985 par une association d’entraide à l’autonomie, en liens étroits avec une organisation canadienne du même type, « les autorités gouvernementales sont aujourd’hui motivées pour mener des actions positives dans ce domaine », se félicite Mohammed Hannan, ancien coordinateur de cette association. Mais comme rien n’est jamais acquis – où que ce soit–, des Canadiens ont lancé dans plusieurs pays riches ou en développement un ambitieux programme international dit de « vigie ». Ce dernier associe des universitaires et des collecteurs d’information en situation de handicap chargés de vérifier la réalité de l’exercice de leurs droits fondamentaux par les personnes ayant des incapacités.
Des innovations sociales par et pour les personnes en situation de handicap
Sous la direction d’Eve Gardien – Ed. érès – 26 €