Au lendemain de la présentation du projet de règlement créant un Fonds européen d’aide aux plus démunis (voir ce numéro page 11), les Banques alimentaires, la Croix-Rouge française, les Restos du cœur et le Secours populaire estiment insuffisante l’enveloppe envisagée de 2,5 milliards d’euros sur sept ans (contre 3,5 milliards dans l’actuel programme européen d’aide aux démunis). Considérant que les besoins s’élèvent « a minima à 4,75 milliards d’euros », elles jugent le dispositif « largement en dessous des espérances ». Nombre d’Européens vivant en dessous du seuil de pauvreté et bénéficiant de l’aide alimentaire ne cessent de croître et la perspective de l’ouverture de ce programme à tous les Etats « induit de nouveaux besoins que l’Europe ne saurait ignorer », expliquent-elles. Alors que le Conseil des chefs d’Etats européens doit statuer sur le principe de la création de ce fonds le 23 novembre, les associations demandent donc à l’Europe de prendre ses responsabilités.
A l’inverse, les organisations européennes de lutte contre la pauvreté – Eurodiacinia, Caritas Europa, Croix-Rouge UE, le Réseau europée de luttre contre la pauvreté (EAPN), la Fédération européenne des banques alimentaires et la FEANTSA – saluent la création du dispositif et appellent les Etats membres à l’adopter. Pour elles, cette proposition atteste « de la volonté d’intensifier les efforts » en matière de lutte contre la pauvreté « aux niveaux européen et national ». Cette solution pourrait, en outre, servir « de point d’entrée pour les personnes en situation d’extrème pauvreté vers des programmes complémentaires d’inclusion et d’activation plus orientés vers le long terme tels que le Fonds social européen ».