Le nouveau gouvernement va-t-il se désengager du financement de l’aménagement des logements des personnes handicapées ? C’est ce que craint l’Association d’aide pour l’adaptation du logement des personnes en situation de handicap (ALGI), qui a adressé, le 25 octobre une lettre ouverte au président de la République et au Premier ministre. Mobilisée depuis près de deux ans contre la restriction des crédits destinés à l’aménagement des logements des personnes dont elle instruit les dossiers (1), l’ALGI – sous mandat judiciaire depuis mai – avait obtenu, en juillet dernier, des cabinets de Marie-Arlette Carlotti et de Cécile Duflot la garantie que ce sujet ne serait pas laissé pour compte. « Nous avons eu l’assurance, d’une part que le financement global destiné à l’adaptation des logements serait assuré et qu’une table ronde réunissant l’ensemble des acteurs concernés serait organisée en septembre pour étudier les possibilités d’un financement pérenne de l’adaptation des logements », explique Vincent Assante, président de l’association.
Or, le 22 octobre, reçue par les cabinets des deux ministres, l’ALGI s’est vu indiquer qu’aucune enveloppe ne serait débloquée et que la table ronde se tiendrait dans le cadre du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) lorsqu’il serait renouvelé. « Ça a été la consternation », lâche Vincent Assante, dont l’association se retrouve à nouveau en situation de dépôt de bilan. Selon lui, d’une part le CNCPH, dont le mandat est arrivé à son terme, ne sera pas suffisamment opérationnel pour répondre à l’urgence de la situation, d’autre part, celui-ci ne réunit pas l’ensemble des financeurs (Action logement [ex 1 % logement], ANAH, CNSA, ADF, assurance maladie, mutuelles).
Depuis la réforme du 1 % logement en 2009 et la baisse des crédits de l’ALGI, les aides ne sont plus attribuées aux personnes handicapées qu’à partir d’un critère d’emploi (et non à toutes) et sous forme de prêt (alors qu’auparavant des subventions pouvaient être ausi attribuées). Du fait de la diminution de son activité, l’ALGI a dû licencier cet été trois de ses six salariés. En septembre dernier, le tribunal de grande instance de Paris lui a permis de poursuivre son activité pendant quatre mois. D’où de fortes craintes sur son devenir.