Le 30 octobre, le Premier ministre a organisé à Matignon, en présence du ministre du Travail et de l’Emploi, une cérémonie de signature des 30 premières conventions d’engagement pour les emplois d’avenir, créés par une loi du 26 octobre dernier (1) et mobilisables, selon le gouvernement, à compter du 1er novembre (2). Rappelons que l’objectif du gouvernement est que 100 000 jeunes bénéficient d’un emploi d’avenir dès 2013 – dont 6 000 étudiants se destinant au professorat –, puis 50 000 jeunes supplémentaires en 2014. Une mesure censée contribuer à la résorption du chômage des jeunes qui poursuit sa progression (voir ci-contre).
Pour Jean-Marc Ayrault, les emplois d’avenir concernent « des métiers qui ont une utilité sociale, qui répondent à des besoins parfois non satisfaits de proximité, qui sont amenés à se développer au regard des évolutions de notre société. Et cette utilité, c’est celle de l’économie sociale et solidaire [ESS]. » Un secteur qui dispose d’un « potentiel de création d’emplois formidable parce que, d’ici à 2020, le secteur de l’ESS, c’est plus de 600 000 départs en retraite ». C’est pourquoi les premières conventions d’engagement ont été signées avec les représentants de l’ESS et des fédérations associatives (Usgeres, FNARS, Croix-Rouge française, Coorace, Uniopss…). Par exemple, l’Usgeres s’est notamment engagée à identifier des syndicats d’employeurs et des territoires en capacité de mobiliser les employeurs sur le développement des emplois d’avenir. En contrepartie, l’Etat versera aux employeurs du secteur non marchand une aide financière s’élevant à 75 % du SMIC brut.
D’autres conventions ont été passées avec les représentants des établissements et entreprises publics (La Poste, la SNCF, l’Agence nationale de l’habitat…) et d’autres encore avec les trois niveaux de collectivités territoriales (régions, départements et communes). Concernant les régions, le Premier ministre a précisé que, sur le nombre d’emplois d’avenir qui leur sont dédiés, « 30 % [seront] consacrés aux jeunes habitants dans les zones urbaines sensibles ». Le chef du gouvernement a également indiqué que les collectivités doivent d’abord « recruter dans leurs propres services » (médiathèque départementale, services sociaux…). Et que le déploiement de ces contrats d’avenir doit se faire avec l’appui des services publics de l’emploi au niveau territorial (Pôle emploi, missions locales, maisons de l’emploi).
(1) Voir ASH n° 2778 du 12-10-12, p. 40 et ce numéro, p. 34.
(2) Notons que, au 31 octobre (jour du bouclage des ASH), les décrets et la circulaire d’application de la loi n’étaient toujours pas parus.