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Une longue marche vers la reconnaissance

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Si son utilité sociale semble acquise, la médiation sociale et culturelle n’est toujours pas un métier inscrit dans la durée. En dépit des nombreux rapports et recommandations sur le sujet.

D’ici quelques mois, les si discrètes femmes-relais devraient faire parler d’elles. Profession Banlieue prépare, avec France médiation et la Fédération des associations de femmes-relais de Seine-Saint-Denis, un rapport sur l’utilité sociale des médiatrices sociales et culturelles. Objectif : montrer que cette fonction a un impact sur le territoire, qu’elle joue un rôle dans la cohésion sociale et permet de faire des économies (comme, par exemple, éviter une journée d’hospitalisation en aidant un patient à suivre une prescription médicale ou prévenir une expulsion locative). « Il est moins facile de mesurer les actions d’accompagnement et de décodage culturel menées par les femmes-relais que celles des médiateurs dans les transports ou des chargés des conflits de voisinage, souligne Laurent Giraud, directeur de France Médiation. Mais elles sont reconnues par les habitants et les partenaires que nous avons interrogés. »

UN RÉFÉRENTIEL DÈS 1997

Cette quête de reconnaissance n’est pas nouvelle. Depuis le début des années 1990, Profession Banlieue puis la Fédération des associations de femmes-relais de Seine-Saint-Denis se sont employées à fixer les contours de la fonction de médiatrice avant que l’Etat ne vienne accompagner cette professionnalisation.

Du côté des acteurs, dès 1997, un référentiel « métier » des « femmes-relais » était élaboré par un groupe de travail réunissant Profession Banlieue, des associations de médiatrices et l’Institut régional du travail social (IRTS) d’Ile-de-France. Ce fut ensuite la création, en 2000, d’une Fédération des associations de femmes-relais de Seine-Saint-Denis, puis la publication, en 2006, d’un cadre déontologique pour cette fonction.

Parallèlement, l’Etat s’est emparé de ces nouveaux métiers de la ville en les intégrant dans de grands programmes pour l’insertion et le social, comme les emplois-jeunes en 1997 ou les adultes-relais en 2000, directement inspirés des femmes-relais. Dans le sillage du rapport Brévan-Picard, qui soulignait l’apparition des métiers de la médiation dans le cadre de l’évolution de la politique de la ville, plusieurs groupes de travail se sont intéressés aux moyens de professionnaliser et de pérenniser ces nouveaux métiers. En 2001, paraissait une charte de référence de la médiation sociale, puis fin 2004, un guide pratique de la délégation interministérielle à la ville et du centre national de la fonction publique sur la médiation sociale (1).

En 2006, la direction générale de l’action sociale (DGAS) recommandait, dans un rapport intitulé « Professionnaliser la médiation sociale », la recherche de nouvelles sources de financement pour inscrire cette activité dans la durée (2). Puis, en 2009, le secrétariat général du comité interministériel des villes (SG-CIV) publiait un guide de l’utilité sociale des métiers de la médiation sociale, après plusieurs années de travail avec les acteurs concernés (3).

Enfin, plus récemment, un de ses groupes de travail a dressé une série de recommandations pour faciliter la reconnaissance des métiers de la médiation sociale. Adoptées lors du CIV du 18 février 2011 (4), une partie d’entre elles sont en voie de réalisation.

Notes

(1) « La médiation sociale : une démarche de proximité au service de la cohésion sociale et de la tranquillité publique » – www.cnfpt.fr/ documents/062005/mediation-sociale.pdf.

(2) www.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Brochure_Mediation_sociale-2.pdf.

(3) www.ville.gouv.fr/IMG/pdf/GuideSGCIV_ EvaluationMediation.pdf.

(4) Voir ASH n° 2739 du 30-12-11, p. 14.

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