Après avoir tiré la sonnette d’alarme sur le poids de la maîtrise des dépenses sur l’action sociale départementale à partir d’un texte intitulé « L’action sociale, boulet financier ou renouveau de la solidarité ? » (1), les directeurs généraux des services (DGS) des départements signataires ont invité à une journée nationale le 18 octobre.
Près de 200 personnes – directeurs généraux, directeurs de services sociaux, cadres de l’action sociale, travailleurs sociaux de départements ou d’établissements, partenaires associatifs et institutionnels – participaient aux débats. Objectif : dégager des propositions « ambitieuses et réalistes » pour refonder l’action sociale. « On a tous la conviction qu’il faut sortir de la logique des dispositifs qui s’ajoutent les uns aux autres en développant la transversalité des actions. Mais encore faut-il que toutes les politiques publiques se préoccupent de la solidarité et de l’intervention sociale », commente Denis Vallance, directeur général des services de Meurthe-et-Moselle, et l’un des rédacteurs du texte.
Les débats ont également mis en avant l’importance de ne plus partir des manques des personnes mais de mobiliser ces dernières à partir de leurs ressources et de leurs capacités. Ce qui suppose d’avoir le temps de prendre en compte ces capacités. Sur ce point, il y a des marges de progression, explique Laurent Puech, vice-président de l’Association nationale des assistants de service social (ANAS). « On paie beaucoup trop cher des professionnels de la relation lorsqu’on leur fait faire de l’administratif », explique-t-il avec une pointe d’ironie. Et d’inviter également à réfléchir à l’aide contrainte, « celle que la personne a intérêt à accepter non parce qu’elle pense que cela répond à son problème, mais parce que si elle ne l’accepte pas, elle peut le payer parfois cher » – une aide « qu’elle va souvent mettre en échec involontairement ou pas… ». Est-ce qu’il ne faut pas aussi faire des priorités dans les suivis ?, s’interroge Denis Vallance. « Prendre le temps de suivre plus efficacement certains usagers, quitte à faire attendre un peu les autres. » La journée a également abordé l’articulation de la logique « métier » des travailleurs sociaux avec la logique « institution » ou encore leur formation. Le débat continue en tout cas et les directeurs généraux des services sont sollicités pour travailler avec de nombreux partenaires (ANAS, Ancass, CNFPT, ODAS, Unaforis…).