La France recevra l’an prochain une enveloppe de 71,3 millions d’euros pour financer la distribution de denrées alimentaires aux personnes les plus démunies. Le comité de gestion de l’organisation commune de marché unique a en effet approuvé, le 11 octobre, la ventilation par pays des 500 millions d’euros alloués au programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) pour 2013. Seule la délégation suédoise a voté contre.
Comme en 2012, l’Italie, l’Espagne et la Pologne se taillent la part du lion puisqu’elles bénéficieront à elles trois de près de la moitié des fonds communautaires (respectivement 98,2 millions, 85,6 et 76,9). La France arrive en quatrième position, avec 71,3 millions d’euros, soit 750 000 € de plus qu’en 2012. Au total, ce programme devrait bénéficier en 2013 encore à plus de 18 millions de personnes dans 19 Etats membres de l’Union européenne.
L’année prochaine marque toutefois la fin du programme sous sa forme actuelle (1). A la suite des problèmes juridiques soulevés devant la Cour de justice de l’Union européenne, la Commission européenne devrait en effet présenter, le 23 octobre, des propositions concrètes visant à définir un nouveau programme pour 2014-2020 doté de 2,5 milliards d’euros. Concrètement, ce nouveau programme, qui devra ensuite être adopté par les chefs d’Etat et de gouvernement réunis en Conseil, devrait être plus vaste et plus souple, et s’inscrira non plus dans le cadre de la politique agricole commune (PAC) mais dans celui de la politique de cohésion sociale. Objectif : obtenir le soutien des pays (notamment l’Allemagne et le Royaume-Uni) qui s’étaient opposés au maintien du PEAD en l’état.
Si les principales associations caritatives françaises s’inquiètent d’une possible disparition de l’aide alimentaire à l’échelon européen (voir ce numéro, page 14), la ministre déléguée à la lutte contre l’exclusion et le ministre de l’Agriculture ont, après les avoir reçues le 2 octobre, assuré que la France était déterminée à défendre le programme européen d’aide aux plus démunis auprès des autorités européennes, en précisant que, selon eux, « les éventuels surplus de la PAC doivent pouvoir continuer à être mobilisés pour aider les Européens les plus démunis ».