Dans la foulée du rapport issu de la concertation sur la refondation de l’école (1), le chef de l’Etat, le 9 octobre, et le ministre de l’Education nationale, le 11 octobre, ont dévoilé les grands axes de la réforme du système éducatif. Puis Vincent Peillon a reçu, les 15 et 16 octobre, avec George Pau-Langevin, ministre déléguée chargée de la réussite éducative, les représentants des organisations syndicales (FSU, UNSA éducation, FERC-CGT, FO, SGEN-CFDT, SUD-Education) en vue de la préparation d’un projet de loi d’orientation et de programmation sur l’école qui devrait être présenté en conseil des ministres le 12 ou le 19 décembre prochain.
Certains des axes retenus par le gouvernement intéressent le secteur social et médico-social. C’est le cas de la lutte contre les inégalités scolaires, qui tient une place importante dans cette réforme. « A la rentrée 2013 devra être mis en place le service public territorialisé de l’orientation [SPO] », a indiqué Vincent Peillon. Plus largement, a précisé François Hollande, « c’est toute l’orientation des élèves qu’il convient de revoir. L’objectif [étant] de passer d’une orientation subie souvent liée à l’origine sociale, à une orientation choisie débouchant sur une perspective professionnelle et à terme sur un métier. » Ce à quoi se consacrera le futur SPO. En matière de décrochage scolaire, le président de la République a également proposé de mobiliser « toute la gamme des instruments, de l’alerte jusqu’au traitement personnalisé à travers un encadrement dans l’établissement, et parfois hors de l’établissement, permettant ensuite un retour » de l’élève décrocheur. Et pour agir plus en amont, le chef de l’Etat a retenu une proposition de la concertation : « celle d’un référent présent dans les collèges et les lycées professionnels où nous connaissons un fort taux d’absentéisme ». Concernant les inégalités scolaires territoriales, que la Cour des comptes a récemment pointées du doigt (voir ci-contre), François Hollande considère que « le système éducatif a accumulé les dispositifs, souvent résumés à autant d’acronymes plus ou moins heureux : ZEP, Eclair, ZRR et bien d’autres. Et [que] ce faisant, la “labellisation” n’a pas toujours su éviter le piège de la stigmatisation. » Il préconise donc une autre approche : celle de « l’aide personnalisée » aux établissements. « Il s’agira de différencier, dans le cadre de leur contrat d’objectifs, les moyens en fonction des spécificités territoriales, sociales, et scolaires de chacun des établissements », a souligné le chef de l’Etat. Méthode qui selon lui aura l’avantage, « en plus d’associer les collectivités locales, de redonner de la souplesse et d’en terminer avec un système qui s’est essoufflé ». Par ailleurs, des enseignants expérimentés devraient être affectés, sur la base du volontariat, dans les territoires en contrepartie de « meilleures conditions de travail ».
De même, François Hollande a invité le gouvernement à repenser le système éducatif afin de le rendre « plus accueillant aussi pour les élèves en situation de handicap ». Pour le chef de l’Etat, « la formation des enseignants [doit intégrer] cette dimension » et les métiers des personnels non enseignants qui accompagnent ces élèves « souvent sans reconnaissance et avec des contrats de travail précaires » doivent être valorisés.
La question de la santé scolaire et celle de la sécurité dans les établissements seront également abordées au cours du quinquennat.
(1) Refondons l’école de la République – Disponible sur