Recevoir la newsletter

Les clés de la communication

Article réservé aux abonnés

Valérie Villieu est infirmière à domicile en région parisienne depuis une vingtaine d’années. Avec Joséphine, qu’elle a soignée pendant plusieurs années, « l’humour était notre langage, notre terrain de jeu et notre lien », écrit-elle dans la bande dessinée dont elle signe le scénario et qui retrace la prise en charge de la vieille dame. L’octogénaire vivait seule dans un appartement de 15 m2 et souffrait de troubles du comportement. Déstabilisée les premiers temps, Valérie a su trouver des clés de communication. Alors que l’assistante sociale lui avait assuré qu’elle n’aurait qu’à donner à Joséphine ses médicaments, c’est finalement une prise en charge globale que Valérie Villieu a assurée auprès d’elle. En tant qu’infirmière, elle passait deux ou trois fois par jour « en fonction de son état », l’aidait à faire sa toilette, à s’habiller, à manger et à retrouver une certaine autonomie – « Il nous a fallu beaucoup de patience et d’ingéniosité pour y arriver. D’autant que Joséphine usait de son charme pour ne rien faire et qu’on le fasse à sa place », précise-t-elle. La professionnelle passait surtout du temps à discuter avec elle, à recueillir ses confidences, et tenait une place importante dans la vie de cette femme âgée isolée.

L’ouvrage est aussi pour l’auteure un défouloir dans lequel elle dénonce le manque de formation, voire les actes de maltraitance, des aides à domicile, critique durement les tuteurs – celui de Joséphine est toujours trop débordé pour s’occuper de son cas – mais aussi les maisons de retraite, où les personnels ont trop peu de temps à consacrer à chaque résident.

C’est le dessinateur Raphaël Sarfati qui a mis en image son histoire. Sur chaque page, il a choisi de tracer neuf cases de taille identique. Le dessin est dynamique, parfois les cases se superposent ou un seul et grand dessin les occupe. Quand Raphaël Sarfati veut montrer la confusion ou le vide qui règne dans la tête de Joséphine, il trace tout simplement des cases vierges. Un style – et un titre – en hommage direct à la BD classique Little Nemo de Winsor McCay. Little Joséphine a été conçu pour l’exposition Vieux qui s’est tenue en 2010 à la Cité des sciences (1).

Little Joséphine

Raphaël Sarfati et Valérie Villieu – Ed.La Boîte à bulles, coll. « Contre-cœur » – 17 €

Notes

(1) Voir ASH n° 2677 du 8-10-10, p. 37 – www.vieuxlesite.com.

Culture

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur