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Les immigrés et leurs descendants sous la loupe de l’INSEE

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Peu de pays d’Europe comptent davantage de descendants d’immigrés que d’immigrés. C’est pourtant le cas de la France, terre d’immigration depuis la moitié du XIXe siècle, qui compte aujourd’hui 5,3 millions d’immigrés (8 % de la population) et 6,7 millions de descendants directs d’immigrés (11 % de la population). L’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a étudié les caractéristiques sociodémographiques de ces deux populations (1). Une tâche de grande ampleur tant celles-ci varient en fonction de l’origine géographique, des motifs et des circonstances de la migration. Le constat est sans appel : si la « deuxième génération » d’immigrés vit mieux que ses parents, les discriminations demeurent.

Les immigrés sont surreprésentés dans certaines régions comme l’Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Par ailleurs, ils sont particulièrement présents dans certains secteurs d’activité comme la construction ou les services. Ainsi, en 2007, ils représentent 35 % des agents de nettoyage et d’entretien. 36 % des immigrés ont acquis la nationalité française et 97 % des descendants d’immigrés sont français. Or ils sont 60 % des premiers et 90 % des seconds à « se sentir » français.

En termes de logement, de type d’emploi, de niveau de vie, les descendants d’immigrés connaissent des situations plus favorables que les immigrés mais plus difficiles que les autres Français. Ils rencontrent aussi des difficultés importantes pour accéder à l’emploi ; 18 % d’entre eux disent avoir subi des discriminations dans leur vie professionnelle (licenciement, refus d’emploi ou de promotion). Alors que 7 % de la population « majoritaire » est au chômage, ce taux atteint 10 % parmi les descendants d’immigrés. Ces derniers connaissent toutefois, lorsqu’ils travaillent, une situation meilleure que leurs parents : 15 % sont ouvriers (contre 27 % des immigrés), 20 % sont cadres (contre 15 % des immigrés).

L’INSEE s’est également intéressé à l’intégration sur le marché du travail des signataires du contrat d’accueil et d’intégration (CAI) en 2009. Contracté chaque année par 100 000 personnes de 18 ans et plus, ce document vise à favoriser l’intégration d’étrangers venus des « pays tiers » souhaitant une immigration « durable ». Avant de migrer, seuls 52 % des signataires avaient un emploi et 5 % étaient au chômage. En 2010, soit quelques mois après l’obtention de leur premier titre de séjour, près de sept sur dix sont sur le marché du travail : 44 % en emploi et 25 % au chômage. Ces nouveaux actifs sont principalement d’anciens étudiants dans leur pays d’origine pour qui la migration est liée à une entrée sur le marché du travail. Pour les femmes, souvent plus éloignées de la vie active à leur arrivée en France, l’intégration professionnelle est plus lente. On note même que de nombreuses femmes, en activité dans leur pays d’origine, sont devenues femmes au foyer à leur arrivée en France.

Notes

(1) Immigrés et descendants d’immigrés en France – Disponible sur www.insee.fr, rubrique « Publications et services ».

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