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« Trompe la mort » sur son banc…

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Fondée en 2004 par deux auteurs issus des Arts décoratifs de Paris, Warum est une maison d’édition de bandes dessinées atypique. Dans son format de poche, l’album Filandreux qu’elle vient de publier est sans conteste « expérimental et novateur ». Filandreux, le héros à la longue barbe blanche dessiné par Simon Hureau, avance voûté, canne à la main. Ce vieillard traîne sa carcasse dans une ville qu’il déteste, critiquant sans répit et avec une mauvaise foi exemplaire tout ce qu’il voit et tous ceux qu’il croise. Il est un peu cynique, un peu méchant, pas loin de ce que l’on pourrait appeler un « vieux grincheux ». Mais un vieux grincheux encore très jeune dans sa tête, qui n’hésite ni à aborder les jeunes filles ni à se lancer dans des canulars de mauvais goût. Son secret de longévité ? « Rester sur un banc et n’en pas bouger… Ça préserve. » Assis sur ce banc, il écoute les commentaires des passants qui le traitent de vieux débris ou le prennent en pitié. De quoi l’énerver ! Filandreux est un « trompe la mort », qui se battra bec et ongles pour garder sa place « réservée » sur son banc… quitte à déloger un SDF. Constitué de courts récits qui se répondent entre eux comme autant de saynètes, la bande dessinée de Simon Hureau met en scène une vieillesse aigrie, qui joue et profite de son statut d’intouchable, mais on ne peut s’empêcher d’avoir une certaine empathie avec son héros ultraprovocateur.

Filandreux. Vieux clou indigeste

Simon Hureau – Ed. Warum, coll. « Décadence » – 12,20 €

Culture

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