L’élargissement, en septembre 2011, du programme CLAIR (« collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite ») aux écoles et collèges « ambition réussite » pour devenir le programme ECLAIR (« écoles, collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite ») n’a pas convaincu les inspections générales de l’Education nationale (IGEN) et de l’administration de l’Education nationale et de la recherche (IGAENR). Dans un rapport pour le moins accablant (1), les deux organismes concluent que le dispositif est encore loin de répondre « aux problématiques de l’Education nationale ».
Malgré quelques avancées dans le domaine de la gestion des ressources humaines notamment, le dispositif ECLAIR est jugé par l’IGEN et l’IGAENR comme « une strate supplémentaire dans le “millefeuille” des dispositifs qui ne suffit à donner un nouveau souffle à l’éducation prioritaire ». Pour mémoire, le dispositif a vocation à intervenir principalement dans les quartiers défavorisés des grandes agglomérations, en lien étroit avec la politique de la ville, dans l’objectif d’améliorer les résultats scolaires des élèves (2). Malgré la motivation des équipes de terrain investies dans ce programme, les inspecteurs généraux pointent les limites et les insuffisances des programmes successifs : « précipitation qui a prévalu dans la mise en place » des programmes CLAIR puis ECLAIR, « plus-value éducative et pédagogique […] limitée », « pilotage hésitant, tant au niveau national qu’aux échelons académique et local »…
Les deux inspections invitent donc le gouvernement à « redéfinir les objectifs de l’éducation prioritaire en l’adossant à un projet global de réussite pour l’école » ainsi qu’à simplifier « l’enchevêtrement des dispositifs ». Recommandant aux pouvoirs publics de « prendre le temps de la réflexion », l’IGEN et l’IGAENR appellent aussi à « repenser la géographie des territoires de l’éducation prioritaire pour en adapter les contours aux besoins éducatifs actuels qui ne correspondent plus toujours aux réalités passées » et à « définir une temporalité de réforme qui ménage le temps nécessaire à l’expérimentation et à l’évaluation et assure aux équipes la stabilité dans les orientations ». Stabilité qui, pour les deux inspections, est indispensable à une action pédagogique durable et efficace.
(1) Elargissement du programme CLAIR au programme ECLAIR – Rapport n° 2012-076 – Juillet 2012 – Disponible sur
(2) Voir ASH n° 2715 du 24-06-11, p. 15.