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« Donner les moyens aux personnes handicapées d’accéder à une vie sexuelle et affective »

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Lancé début 2012, le Centre Ressources Handicaps et Sexualités (CeRHeS) (1), qui défend « la liberté fondamentale » des personnes handicapées à mener une vie sexuelle, est opérationnel. Tour d’horizon de ses missions avec François Crochon, sexologue clinicien et chef de mission au CeRHeS.
Comment est né le CeRHeS ?

En 2008, quatre associations (2) ont créé le Collectif handicaps et sexualités qui a lancé deux entités : l’association Ch(s)ose (3), qui défend, au plan politique, la création d’un statut d’aidant sexuel, et le CeRHeS, qui a une mission opérationnelle de promotion de la santé sexuelle des personnes handicapées. Ce centre est un groupement de coopération sociale et médico-sociale qui rassemble, pour l’instant, l’Association française contre les myopathies, l’Association des paralysés de France, le Groupement pour l’insertion des personnes handicapées physiques et Handicap International. Il prend la suite et renforce le programme AVAS – service d’accompagnement à la vie sexuelle et affective des personnes handicapées – de Handicap International, qui n’existe plus depuis 2009. Basé à Villeurbanne près de Lyon, le CeRHeS intervient sur l’ensemble du territoire.

Quelles sont vos actions ?

Nous menons des actions de sensibilisation, d’éducation à la sexualité et d’accompagnement en direction des personnes handicapées – quels que soient leur âge et leur lieu de vie – et de leurs proches. Nous mettons en place, au sein des établissements, des groupes d’expression non mixtes de six à huit personnes. L’objectif est d’ouvrir un espace de parole. Alors que la sexualité des personnes handicapées est encore taboue, aborder cette question avec elles est déjà un grand pas. Nous intervenons aussi auprès des professionnels du domicile et des établissements pour les aider à intégrer la dimension affective et sexuelle dans leur accompagnement.

Nous les incitons à en tenir compte dans leurs écrits et nous les formons à animer des groupes d’expression dans leurs structures. A Lyon, nous réunissons un groupe d’analyse de la pratique avec des auxiliaires de vie intervenant à domicile pour les aider à trouver la posture à adopter face à certaines attitudes ou certains questionnements de la part des personnes aidées. Ce travail permet de prévenir les situations de crise, comme des agressions sexuelles, des actes de violence…

Comment abordez-vous la sexualité ?

Nous partons du principe que la vie affective et sexuelle est une dimension fondamentale de tout être humain. L’accès à la sexualité n’est pas un droit opposable mais une liberté fondamentale. En leur restituant leur libre arbitre et leur identité de sujet désirant, nous voulons donner aux personnes handicapées les moyens d’accéder à une vie affective et sexuelle.

Notre accompagnement consiste à leur parler de sexualité au sens large en tenant compte des dimensions biologique, psychoaffective et sociale. Nous abordons aussi les questions liées aux risques relatifs aux infections sexuellement transmissibles, aux violences et abus sexuels ainsi qu’aux grossesses non désirées.

Le CeRHeS est aussi un espace ressources…

Nous sommes effectivement à l’écoute des usagers et de leur entourage grâce à une permanence téléphonique et à un blog. Nous avons entrepris de constituer un fonds documentaire sur la sexualité des personnes handicapées. A terme, notre objectif est de mener un travail de recherche visant à évaluer les besoins et les aspirations de ces publics.

Que pensez-vous de l’idée de créer un statut d’assistant sexuel ?

L’assistant sexuel est une piste parmi d’autres pour promouvoir la santé sexuelle des personnes handicapées. Ce statut pose la question de la réponse que peut apporter la société à une personne qui n’a pas accès à son propre corps.

Le CeRHeS n’a pas à prendre position, mais s’emploie à agir au quotidien afin de faire progresser la prise en compte de l’accès des personnes handicapées à une vie affective et sexuelle.

Notes

(1) Contact : Tél. 09 53 07 34 82 ou 06 52 22 16 01 – www.cerhes.org.

(2) L’Association française contre les myopathies (AFM), l’Association des paralysés de France (APF), la coordination Handicap et autonomie et Handicap International – Voir ASH n° 2549 du 14-03-08, p. 36.

(3) Voir ASH n° 2691 du 14-01-11, p. 27.

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