Les personnes âgées de 60 ans et plus, au nombre de 15 millions aujourd’hui, seront 20 millions en 2030 et près de 24 millions en 2060. […] Cette évolution représente un progrès et une chance, mais constitue aussi un défi majeur : il est en effet nécessaire d’adapter la société française à cette révolution de l’âge », a estimé la ministre chargée des personnes âgées, en lançant, le 25 septembre, une mission interministérielle sur l’adaptation de la société française au vieillissement de la population. Une mission qui correspond au volet du même nom de la future loi sur la dépendance (1), volet que Michèle Delaunay qualifie de « central ». Elle a choisi de confier cette mission à Luc Broussy, conseiller général (PS) du Val-d’Oise, conseiller spécial chargé des questions d’autonomie auprès du président de l’Assemblée des départements de France et qui fut le conseiller chargé des personnes âgées dans l’équipe de campagne de François Hollande. Il travaillera avec l’appui d’un rapporteur de l’inspection générale des affaires sociales et les membres d’un comité d’orientation composé de sept experts (gériatre, démographe, sociologue…). Ses conclusions sont attendues « avant la fin de l’année ». Rappelons que le précédent gouvernement avait lui aussi commandé un rapport sur ce même sujet dans le cadre de la préparation de sa réforme de la dépendance (2) qui n’a jamais vu le jour.
Les travaux de la mission devront s’articuler autour de trois axes :
→ l’habitat, l’urbanisme et la mobilité ;
→ la croissance économique et l’emploi. Il s’agira, par exemple, de « recenser les domaines dans lesquels le vieillissement constitue un atout pour la croissance » ou de proposer des orientations visant à renforcer les qualifications et l’attractivité des filières professionnelles intervenant auprès des personnes âgées ;
→ l’éducation, la communication, la culture et le lien intergénérationnel.
Une mission parlementaire portant sur la prévention et l’adaptation au vieillissement dans d’autres pays sera également engagée d’ici à la fin du mois d’octobre afin d’identifier leurs bonnes pratiques, a indiqué la ministre déléguée.
Parallèlement, Michèle Delaunay va demander au Comité national de coordination des politiques de prévention de la perte d’autonomie (3), présidé par le gériatre Jean-Pierre Aquino, de travailler sur le volet « anticipation » de la loi, anticipation « par une prévention individuelle et collective, notamment dans le domaine de la santé ». Des réflexions qui seront lancées le 8 octobre.
De leur côté, les services de la ministre déléguée vont se charger des travaux sur l’accompagnement des personnes âgées et de leurs familles, thème qui correspond au troisième volet de la future loi. Ils s’appuieront pour cela sur les nombreux rapports existants, a indiqué Michèle Delaunay.
(2) Le rapport Société et vieillissement d’Annick Morel s’est en particulier penché sur l’adaptation des logements au vieillissement de la population ou encore sur les besoins des personnes âgées et des aidants familiaux – Voir ASH n° 2716 du 1-07-11, p. 45.