Pour la majorité des familles, cette rentrée 2012 « est semblable aux années précédentes », avec son lot d’incertitudes, de refus d’inscription à l’école, de discriminations en matière de transport ou d’accès à la cantine…, déplore la Fnaseph (Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap), qui en dresse un premier bilan. Si la création de 1 500 postes d’auxiliaires de vie scolaire (AVS) est une bonne nouvelle, leurs titulaires ne seront en poste que début octobre, et de nombreux enfants n’ont pas pu reprendre le chemin de l’école le 4 septembre. Comme chaque année, 10 % (soit environ de 5 000 à 6 000) des enfants qui doivent être accompagnés sont toujours en attente d’AVS.
Plébiscité, le nouveau dispositif de l’aide mutualisée est néanmoins « très lourd à gérer pour les directeurs d’établissement », explique Sophie Cluzel, présidente de la fédération. En outre la cohabitation de trois modes d’intervention (aide individuelle, aide collective et aide mutualisée) avec deux types de contrat (assistant d’éducation ou contrat aidé) « est un vrai cauchemar à gérer pour les services de l’Etat ». A cette « non-organisation » s’ajoutent le manque de places en classes d’intégration scolaire (CLIS) à l’école et surtout en unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS) au collège, l’absence de solution de transport jusqu’à l’établissement scolaire et le manque d’accessibilité des locaux.
La fédération relève néanmoins des progrès en matière de formation continue des enseignants – des modules de formation à distance et en ligne ont été créés – et d’évaluation des besoins des élèves. Un outil élaboré par la direction générale de l’enseignement scolaire et la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, le « GEVA-sco » (voir ce numéro, page 9), destiné aux équipes des maisons départementales des personnes handicapées qui évaluent les besoins de l’enfant, est en train d’être généralisé.
Alors que les travaux du groupe sur la scolarisation des élèves handicapés dans le cadre du projet de « refondation de l’école » viennent de s’achever, la Fnaseph rappelle sa demande : mettre en œuvre les conditions d’un parcours scolaire sans rupture de l’école jusqu’aux études supérieures, ce qui nécessite la création d’un métier d’accompagnant des élèves. Elle souhaite aussi la création d’un observatoire de la scolarisation pour récolter des données chiffrées issues de toute la France. « Après dix ans de concertation, nous sommes aux deux tiers du gué, il nous faut poursuivre pour permettre de créer les conditions d’un parcours fluide pour les élèves handicapés », estime Sophie Cluzel, qui salue « l’écoute et l’attention particulière dont fait preuve le nouveau gouvernement ».