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Le « Collectif des associations unies » appelle à un plan d’urgence territorialisé

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A l’approche de l’hiver et tandis que se prépare le plan quinquennal pour l’hébergement et l’accès au logement, les associations poussent un nouveau cri d’alarme. Face à la fragilisation des plus démunis, les réponses, selon elles, ne peuvent plus attendre.

« Le 115 n’est pas en capacité de répondre à près des deux tiers des demandes d’hébergement, de plus en plus de familles et d’enfants se retrouvent sans abri, les structures d’accueil ne font plus face, les expulsions se poursuivent sans relogement. » Cinq mois après les engagements de Cécile Duflot, ministre du Logement, de remettre à plat le dispositif d’hébergement pour éviter toute remise à la rue sans solution, les associations veulent du concret, et vite.

« Accroissement des tensions »

Après son courrier adressé le 25 juillet à la ministre – resté sans réponse – qui témoignait d’une gestion de la pénurie au détriment du droit des personnes, le Collectif des associations unies pour une nouvelle politique du logement a lancé, le 19 septembre, un « appel pour un plan d’urgence ». Il s’agit, explique Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé-Pierre, de « réunir tous les acteurs pour établir en quelques semaines un plan d’action territorialisé? Nous assistons à un accroissement des tensions qui appellent des réponses : la mobilisation et la création de places d’hébergement en gardant le cap de la sortie vers le logement, le renforcement des équipes fragilisées, comme les maraudes et les accueils de jour? Nous devons être capables de redonner des perspectives dans la prise en charge des plus démunis, au lieu d’attendre que des travailleurs sociaux fassent valoir leur droit de retrait ! », ajoute-t-il en référence à la situation de l’Union départementale d’accueil et d’urgence sociale de la Somme, qui finalement a obtenu une rallonge budgétaire (1).

Le gouvernement serait, comme ­chaque année, en train d’arbitrer une enveloppe supplémentaire pour l’hébergement. L’ouverture de places d’hébergement d’urgence pérennes pourrait être prochainement annoncée. Mais au-delà, « il faut que les préfets pilotent un travail en vue de l’arrivée et de la sortie de l’hiver pour éviter le scénario habituel », ajoute Eric Pliez, trésorier de la FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale) et directeur général de l’association Aurore. Ce qui n’exclut pas, bien au contraire, la nécessité de préparer une réforme structurelle de long terme. C’est l’objectif du plan quinquennal préparé sous la houlette d’Alain Régnier, délégué interministériel à l’hébergement et à l’accès au logement (DIHAL), qui sera intégré dans le plan de lutte contre la pauvreté et l’exclusion (voir ce numéro, page 5).

Or les propositions qu’il a remises fin juillet à la ministre, après la consultation des acteurs du secteur, sont d’ores et déjà critiquées. Si Alain Régnier a précisé que les trois groupes de travail (la prévention des expulsions, les réponses spécifiques aux personnes présentant des difficultés particulières, l’approche territoriale) n’épuiseront pas la totalité des sujets intégrés au plan, la FNARS craint que des questions essentielles passent à la trappe, comme l’accompagnement social. La volonté d’élaborer une politique ambitieuse « risque de se heurter à un délai très contraint » et à la disette budgétaire, estime-t-elle.

Changer de méthode

La DIHAL a encore précisé qu’il ne s’agissait pas de « repartir de zéro ». Perplexes néanmoins, les associations membres du comité de pilotage veulent modifier la méthode proposée pour éviter un nouveau cycle de négociations sans résultats. D’autant que le diagnostic comme les solutions sont connus de longue date. « Beaucoup de choses ont été écrites sur le sujet, souligne Christophe Robert. Partons déjà de ce que nous savons pour intégrer des propositions dans le plan quinquennal, quitte à approfondir d’éventuelles zones d’ombre et à faire d’autres propositions de groupes de travail. » Sans oublier de déterminer dans ce plan « où se joue l’urgence », ce qui n’est pas le cas actuellement.

Le Secours catholique, membre du Col­lectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement, ne souhaite pas, pour sa part, participer au comité de pilotage. « Nos travaux, nous les avons déjà rendus depuis longtemps en formulant 37 propositions, explique Charlotte Niewiadomski, responsable du département « de la rue au logement ». Depuis les ministres Christine Boutin et Benoist Apparu, nous avons fourni des heures et des heures de travail? Il faut maintenant passer à l’action, mais ce n’est pas à la DIHAL que les choses se décident. »

Notes

(1) Voir les articles du site des ASH, sur www.ash.tm.fr

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