De véritables cocottes-minute. Telle est l’impression qui se dégage parfois d’internats éducatifs à l’ambiance explosive. Il faut dire que les foyers départementaux de l’enfance et les maisons d’enfants à caractère social (MECS) concentrent un public d’enfants et d’adolescents en grande difficulté, dont certains ont la violence comme principal mode d’expression. Les désespérances se rencontrent et fusionnent facilement. Hurlements, coups, insultes, menaces, destruction de biens, d’autrui ou de soi-même : ces jeunes, qui font de l’agression le support privilégié de leur sentiment d’exister, mettent à mal les groupes de vie et les institutions. « Ce qui est insupportable pour les intéressés, c’est d’avoir à être là, c’est la décision de justice qui les amène à être séparés de leurs parents en raison des problèmes de ces derniers à s’occuper d’eux », analyse Corinne Berthonnaud, psychologue à la maison d’enfants La Passarèla de Montauban. Partant, « la violence est présente dans leurs relations aux pairs avec lesquels ils vivent et qu’ils n’ont pas choisis, et dans leurs relations aux éducateurs auprès desquels ils interrogent ce qui a été compliqué avec leurs parents, ajoute-t-elle. Il y a toute une partie du travail psychique de séparation, de mise à distance, qui reste à accomplir, car ces jeunes sont dans le tout, tout de suite, et ne supportent pas que l’autre vienne leur dire “non, ce n’est pas possible”. S’ils sont là, c’est qu’ils ont été en danger à un moment donné, un peu livrés à eux-mêmes, et il leur est très difficile d’accepter des contraintes. »
Les lieux d’hébergement et de socialisation de la protection de l’enfance ne sont pas condamnés, pour autant, à se muer en « lieux d’ensauvagement », selon la formule de Noël Touya, chef de service à la MECS Saint-Vincent-de-Paul de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques). Un des éléments de pacification de la relation entre un enfant et une institution, donc de la façon pour celui-ci de s’inscrire dans un placement qui lui est imposé, est la manière dont cette institution va traiter sa famille. « De voir qu’une institution est non seulement capable de s’occuper de lui, mais aussi de sa famille, permet à l’enfant de ne pas être dans un conflit de loyauté et d’investir ce qui lui est proposé de façon plus tranquille », affirme Noël Touya. Il y a, dans tout placement, « un fantasme de rapt auquel tout le monde est confronté : les parents, les enfants eux-mêmes et aussi les professionnels car, dans un certain nombre de situations, ces derniers peuvent avoir le sentiment un peu caché de jouer un mauvais coup à une famille », analyse ce responsable. « Tout ça est exacerbé si l’institution n’a pas fait un travail sur son rapport aux familles, car l’enjeu paradoxal est d’accueillir la souffrance de l’enfant et, de manière aussi travaillée, d’accueillir la souffrance familiale, c’est-à-dire ce en quoi le placement fait aujourd’hui souffrir et ce en quoi la famille souffre depuis longtemps. » A la MECS Saint-Vincent-de-Paul, la prise en compte des parents a été renforcée au cours des dernières années. Ceci, pour Noël Touya, explique sans doute pour partie cela : « Depuis cinq ans, on n’a plus eu de gros coups de grisou entre jeunes ni entre jeunes et éducateurs. »
La mise « à sa plus juste place » de la famille, c’est la porte d’entrée vers toute progression du mineur en termes de socialisation, insiste Jérôme Bouts, directeur du foyer La Jaunaie à Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique). « Moins on travaille la question de la famille, plus le déroulé du placement sera chaotique, voire violent, et les départs de l’institution précaires, pour ne pas dire catastrophiques. » Les familles ne sont pas toujours accessibles, ni présentes physiquement. Mais cela n’empêche pas d’aborder avec l’adolescent le sujet de sa filiation et de l’aider à élucider les raisons de son placement. « Quand un jeune arrive au foyer, l’objectif n’est pas qu’il retourne à tout prix dans sa famille », explique Jérôme Bouts. « Le but de sa prise en charge est qu’il parvienne à élaborer ce qui a pu se passer entre sa famille et lui pour qu’on en soit à une dimension de protection de l’enfance et de placement. Certes, on ne pourra jamais empêcher l’acte violent, ne serait-ce que parce qu’on a affaire à des gamins qui, parfois, peuvent être dans des pathologies qui se caractérisent par le passage à l’acte et non plus par la raison. » Cette part d’adolescents qui posent les plus grandes difficultés aux maisons d’enfants a d’ailleurs tendance à nettement augmenter en raison des désengagements opérés du côté du médico-social, de la pédopsychiatrie et de la protection judiciaire de la jeunesse. Néanmoins, « une grande partie de la violence dans les institutions est beaucoup plus du côté de l’établissement et de l’organisation telle qu’on la propose, que du côté du jeune, tel qu’il est structuré », estime Jérôme Bouts.
A cet égard, une taille réduite des unités de vie – 12 à 13 jeunes semblent un maximum – et le nombre de professionnels affectés à chacune d’entre elles jouent un rôle important. C’est aussi le cas de la composition des groupes de résidents, même si les avis divergent : certains responsables plaident pour des groupes d’âge relativement homogènes, afin d’éviter que des enfants de 6 ans se retrouvent avec des aînés borderline, d’autres préfèrent mêler petits et grands plutôt que de constituer des rassemblements potentiellement volcaniques d’adolescents. Quelle que soit la formule, l’essentiel, en termes de prévention, est que les jeunes soient pris en compte individuellement, affirme Jean-Marie de Lavalette. « Le premier garde-fou de la violence, c’est un projet personnalisé solide, revisité deux fois par an et assorti d’entretiens réguliers avec les adolescents », explique ce chef de service d’une maison d’enfants à Longueville-sur-Sie, dans la Seine-Maritime. « Il faut que les jeunes sachent qu’il n’y a pas une règle intangible, exactement la même pour tout le monde, mais que les projets sont construits en fonction de l’histoire de chacun, précise-t-il. Par exemple, à un enfant qui ne sort pas de l’établissement alors qu’un autre va chez ses parents tous les week-ends, on doit expliquer que ce qui s’est passé dans sa famille est d’une telle gravité que le magistrat n’a pas ordonné de droit d’hébergement. Subir est quelque chose d’insupportable, alors que comprendre ce qui se passe contribue largement à faire tomber la pression. »
Elargir la palette des modalités d’hébergement constitue une autre voie explorée par les internats pour diminuer les tensions – et éviter les exclusions. Les prises en charge externalisées d’enfants et d’adolescents qui ne supportent pas la collectivité se sont notamment beaucoup développées. Y compris dans les foyers départementaux de l’enfance, structures d’accueil d’urgence destinées à une première évaluation, où les jeunes restent moins longtemps qu’en MECS. A l’Institut départemental enfance et famille (IDEF) de l’Essonne, où les séjours durent moins de trois mois, il y a deux possibilités en sus des groupes d’internat : un placement familial avec 30 agréments et, pour les 16-18 ans, un service d’accueil à l’hôtel ou en foyer de jeunes travailleurs. « Cette diversité de propositions est un facteur de respect du projet de l’enfant qui réduit, de fait, la violence », fait observer Stéven Tréguer, directeur de l’IDEF.
Disposer de plusieurs types d’accueil peut aussi permettre aux établissements de procéder à des réorientations en leur sein. Selon Jérôme Bouts, « l’institution doit fabriquer en interne et a priori les moyens de circulation d’un adolescent, de changement de scène lors de difficultés rendant difficile son maintien sur un site. Une diversification des réponses est seule susceptible de maintenir un lien institutionnel de toute façon mis à mal par des mineurs qui, le plus souvent, le redoutent – préférant le sabordage au risque d’être à nouveau abandonnés, ce qui est typique des enfants abandonniques. » Au foyer La Jaunaie, les adolescents de l’internat ont trois moyens de changer de cadre. Le premier consiste à basculer de l’un des groupes de vie à l’autre – mais avec les jeunes les plus rétifs à toute frustration et incapables de partage, cette solution ne dure souvent qu’un temps. Le second est le suivi individuel avec hébergement dans le service d’appartements et studios extérieurs de l’institution, qui accueille des plus de 16 ans. « On peut alors voir complètement s’effondrer les symptômes d’adolescents que le collectif rendait, à proprement parler, “fous” », commente Jérôme Bouts. Enfin, troisième possibilité, mais pour un temps limité – de quelques jours à six mois –, le séjour du jeune dans l’une des deux familles relais travaillant avec le foyer, qui sont des entreprises agricoles avec des salariés. « Le gamin qui mettait le bazar dans un groupe de dix jeunes face à un ou deux adultes se retrouve seul dans un groupe de 20 ou 30 adultes, ce qui change totalement la donne et remet souvent les choses à leur place », constate le directeur du foyer. « Sans compter les liens formidables que peuvent créer ces familles avec des adolescents extrêmement désinscrits. »
Pour les jeunes en très grande difficulté, Isabelle Guiral en est également persuadée : « L’idéal, c’est le mouvement. On ne les exclut pas, mais il faut qu’ils puissent bouger. » Selon cette éducatrice spécialisée du Foyer Pargaminières, à Toulouse, « les équipes ont besoin de se reposer, les jeunes de s’apaiser. » On s’aperçoit effectivement que de nombreux adolescents adressés aux foyers départementaux de l’enfance ont été exclus d’établissements associatifs, généralement pour des faits de violence ou des problèmes de comportement, faute pour ces structures d’avoir eu la possibilité de se faire momentanément relayer. Pour remédier à cet état de fait, certains conseils généraux, comme celui d’Eure-et-Loir, réfléchissent à la mise en place de conventions inter-établissements d’accueil relais, pour que les parties prenantes (foyer départemental de l’enfance et MECS) puissent réciproquement solliciter entre elles l’accueil temporaire de jeunes qui leur sont confiés.
De fait, organiser ce type de va-et-vient entre MECS, mais aussi, le cas échéant, avec des partenaires du soin ou du médico-social, se révèle souvent compliqué, voire irréalisable. « Alors que justement avec ces jeunes-là, ou très violents ou qui ne savent pas où ils en sont, il faut de la souplesse, les institutions sont très figées : on y entre à telle ou telle condition », déplore Isabelle Guiral.
Les prises en charges partagées font pourtant la preuve de leur efficacité. Pour prévenir des passages à l’acte, il y a des adolescents qui doivent pouvoir bénéficier de plusieurs espaces. Par exemple, une jeune adoptée de 16 ans, placée en internat à la MECS biarrote Saint-Vincent-de-Paul, va deux à trois jours en ITEP (institut thérapeutique, éducatif et pédagogique) où elle reste dormir, et elle est accueillie certains week-ends et une partie des vacances au sein d’une famille relais. « L’institution n’est pas tout pour elle, ça lui a permis de l’investir sans avoir le sentiment que celle-ci se refermait sur elle de façon trop maternelle ou maternante », souligne Noël Touya. Accessoirement, l’adolescente peut se fâcher avec telle ou telle structure : les autres ne la lâcheront pas. « Cette jeune serait la patate chaude du pays basque, si on ne faisait pas ça », commente le professionnel. « Il faut être souple : quand le jeune ne peut plus, il ne peut plus. Mais il faut aussi tout un dialogue avec les autres établissements, parce que les adolescents se chargent d’attiser les rivalités entre institutions. »
A l’intérieur d’une même structure, la cohérence ne va pas non plus forcément de soi. « Les enfants attaquent l’autorité et la relation à l’autre, ils attaquent pour voir si ça tient, justement pour se sentir en sécurité, rassurés par rapport aux adultes qui sont là », explique Corinne Berthonnaud, psychologue à la maison d’enfants La Passarèla de Montauban. Tenir, tel est le maître-mot, tant le bon fonctionnement d’une maison d’enfants est d’abord fonction de la solidité et de la solidarité de ses équipes. Ces qualités sont à remettre continuellement sur le métier. A cet égard, l’analyse des pratiques et/ou la supervision jouent un rôle essentiel. « Mais beaucoup de foyers de l’enfance en sont dépourvus », regrette Arnaud Nédellec, directeur du centre départemental de l’enfance d’Eure-et-Loir. Ce n’est plus le cas dans son institution, où l’ensemble des personnels éducatifs bénéficie de groupes d’analyse des pratiques. « Les enfants et les adolescents viennent chercher les éducateurs dans des choses parfois très profondes – leurs valeurs, leur culture, la manière dont ils ont été construits –, parce qu’ils remettent en scène une histoire familiale très difficile », commente Jean-Marie de Lavalette. D’où l’importance d’avoir des moyens de mettre à distance cette souffrance qui « résonne avec ses propres démons ».
Dans certains départements, les équipes peuvent aussi faire appel à des instances de réflexion clinique multipartenariales extérieures à l’établissement, qui les soutiennent dans l’élaboration des situations compliquées. C’est le cas dans la Haute-Garonne où fonctionne le Réseau adolescence et partenariat (RAP 31) ou bien dans le Tarn-et-Garonne avec ResAdo 82 qu’il arrive aux travailleurs sociaux de La Passarèla de solliciter. « C’est vraiment du soin pour les intervenants, ça nous aide à supporter l’insupportable que nous renvoient les enfants », souligne Corinne Berthonnaud.
Pour se ressourcer et maintenir sa capacité de penser, la formation est également capitale. « La violence n’est pas un échec de la prise en charge, ni un accident de parcours : à partir du moment où on admet qu’elle fait partie des modes d’expression qu’utilisent les jeunes, nous devons la regarder comme un objet de travail », affirme David Payan, directeur de la MECS Communauté Coste à Nîmes. C’est dans cet esprit qu’une formation sur la gestion de la violence, co-organisée avec d’autres établissements du département, a été proposée aux personnels éducatifs de la MECS (1). En 2009, à peu près tous les éducateurs d’internat ont été formés – c’est-à-dire « mis en mouvement sur cette question, en refusant les certitudes et les clichés », commente David Payan. Les chefs de service et le directeur leur ont embrayé le pas l’année suivante, en s’initiant à une méthode de débriefing destinée à endiguer et prévenir les effets traumatiques des crises de violence sur les professionnels concernés. Il était effectivement apparu, lors de la formation des éducateurs, que ces derniers attendaient davantage de soutien de la part de l’encadrement. Donner des outils à celui-ci pour accompagner les équipes était « une façon de dire que la violence ne concernait pas uniquement les personnels de terrain », précise David Payan.
Le directeur dégage un bilan largement positif de ces actions. « On a encore de la violence, mais beaucoup moins qu’avant. Il y a une maturité des professionnels à faire des liens, à mettre en perspective ce qui se passe, à repérer très tôt quand on entre dans une dynamique de destruction et à désamorcer un peu les situations quand elles commencent à s’envenimer », analyse-t-il. D’ailleurs, « je n’ai jamais vu un jeune qui se lève un matin et casse tout sans raison ; que les petits détails qui révèlent qu’à un moment donné cet adolescent ne va pas bien nous aient échappé, ça, c’est autre chose ».
Intervenir de façon à prévenir les passages à l’acte et à éviter d’avoir à se retrouver dans une position où le seul choix est celui de l’exclusion revient à amener progressivement les jeunes à se tranquilliser et à s’exprimer autrement que par la violence. Il s’agit, à terme, de réussir à partager un espace commun où se confronter aux autres sans affrontements.
Les comportements violents sont-ils plus nombreux et plus graves que par le passé ? L’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements sociaux et médico-sociaux (ANESM) constate que la violence des adolescents constitue une forte préoccupation des équipes ayant en charge l’accompagnement éducatif de jeunes. Dans une recommandation de bonnes pratiques professionnelles (2), elle retient deux principes clé. Tout d’abord, la prévention de la violence doit être « centrée sur l’acte situé dans son contexte ». Ensuite, « le traitement n’a pas pour finalité d’empêcher toute violence, mais d’éviter la reproduction des conditions qui ont conduit à une situation de violence ». Le traitement participe ainsi à la prévention, puisqu’il permet d’analyser et de comprendre les situations afin d’en dégager des perspectives d’action. Tout l’enjeu est de réfléchir au pourquoi et au comment des passages à l’acte.
Les pistes de l’ANESM ? L’instauration de réunions de travail permettant aux professionnels de développer une compréhension partagée de la violence au sein de l’établissement et la mise en place d’un dispositif d’observation et d’analyse en continu des incidents et événements critiques afin de repérer les facteurs de risques.
Egalement préconisée, l’élaboration de protocoles de gestion de crise définissant les conduites à tenir individuellement et collectivement. « L’étayage et la sécurisation des professionnels » sous différentes formes (comme l’analyse régulière des pratiques et les formations spécifiques), qui aident les intéressés à prendre du champ et à élaborer ensemble le sens de leur action, contribuent aussi à la prévention de la violence, souligne l’agence.
Elle recommande en outre de mettre en œuvre des modalités d’organisation et de fonctionnement de l’établissement à même d’y faire diminuer les tensions (taille et composition des groupes de jeunes, continuité des éducateurs qui interviennent, ouverture de la structure sur l’extérieur).
(2) « Conduites violentes dans les établissements accueillant des adolescents : prévention et réponses » (juillet 2008) – Disponible sur
Fin 2008 – dernière enquête disponible (3) –, 48 800 enfants et adolescents étaient hébergés dans l’un des 1 763 établissements de l’aide sociale à l’enfance (ASE), dont 1 115 maisons d’enfants à caractère social (MECS) et 211 foyers de l’enfance (4).
→ Avant leur arrivée, 79 % des enfants étaient déjà pris en charge par la protection de l’enfance. Les trois quarts – 36 590 – vivent en MECS et 17 % – 8 430 – en foyers de l’enfance. La moyenne d’âge est de 14 ans (MECS) et de 10 ans (foyers de l’enfance)
→ Les jeunes restent en moyenne 13 mois, avec une disparité entre les MECS (18 mois en moyenne) et les foyers de l’enfance, lieu d’une première évaluation et orientation (6 mois).
→ Lorsqu’ils quittent leur structure, 4 enfants sur 10 retournent dans leur famille ou chez un proche, 20 % vont dans un autre établissement de l’ASE, 12 % en famille d’accueil.
(3) Enquête ES 2008 (établissements et services) – DREES – Etudes et résultats n° 778 (octobre 2011) et n° 743 (novembre 2010).
(4) S’y ajoutent 385 lieux de vie et d’accueil, 21 villages d’enfants et 31 pouponnières à caractère social.
(1) Un compte-rendu de cette formation a été présenté par David Payan lors des IIes rencontres nationales des professionnels de MECS organisées par l’Anmecs et l’Andesi, à Toulouse les 22 et 23 mars dernier, dont les actes ont été publiés par Les Cahiers de l’Actif n° 428-429, 2012 – Actif Information : 259, avenue de Melgueil – BP 3 – 34280 La Grande Motte – Tél. 04 67 29 04 67 – 17 €.