Pôle emploi a souhaité mener une évaluation des services qu’il délivre aux demandeurs d’emploi handicapés afin d’apprécier la valeur ajoutée de l’organisation de type « agence spécialisée » qui prévaut à Paris, en comparaison avec l’organisation « en réseau », présente dans la plupart des régions. Valeur ajoutée tant en termes de services délivrés aux personnes handicapées reconnues bénéficiaires de l’obligation d’emploi que d’animation du réseau de Pôle emploi relatif au handicap ou de gestion des partenariats avec les acteurs du handicap. Parue récemment, son étude (1), réalisée par ses services après plusieurs observations effectuées à Lille, Lyon, Marseille et Paris, souligne les effets positifs de l’organisation parisienne.
Dans la plupart des régions, Pôle emploi fonde la délivrance de ses services aux demandeurs d’emploi handicapés sur une organisation « en réseau ». Concrètement, tout conseiller en agence de proximité peut ainsi suivre et accompagner ces publics. Un réseau de conseillers « référents TH » (travailleurs handicapés), présents en principe dans chaque agence locale, vise à faciliter la diffusion des informations et des savoir-faire utiles aux conseillers lorsqu’ils sont confrontés aux problématiques spécifiques des personnes handicapées. L’agence parisienne – dénommée « Handipass » – concentre, pour sa part, les fonctions de suivi et d’accompagnement d’une grande partie des demandeurs d’emploi handicapés, ainsi que la gestion des relations partenariales avec l’ensemble des acteurs du handicap du territoire. Elle est constituée d’une vingtaine d’agents spécialisés. Elle intervient par ailleurs aussi bien sur le territoire parisien qu’en Ile-de-France en tant que centre de ressources pour l’information et la formation des conseillers « référents TH » (47 à Paris et environ 200 en Ile-de-France).
L’étude montre notamment que, dans certaines agences de proximité, l’accompagnement des personnes handicapées se heurte au déficit des ressources des conseillers de Pôle emploi. A l’inverse, il est mieux pris en charge par « Handipass » dont les conseillers disposent de plus de temps et peuvent s’appuyer à la fois sur une équipe de « médecine de main-d’œuvre » et sur deux personnes en charge de l’administration. De plus, la délivrance de services par cette unité spécialisée aboutit à une proportion de sorties vers des emplois durables sensiblement supérieure à celle observée sur les autres sites de Paris et les agglomérations de province.
En résumé, l’auteur estime que la concentration des compétences sur le handicap produit des effets positifs incontestables… mais sur un périmètre limité, alors qu’une partie des demandeurs d’emploi bénéficiaires de l’obligation d’emploi en sont éloignés. « La recherche d’une personnalisation accrue des services rendus [aux demandeurs d’emploi handicapés] pourrait inviter à aménager des organisations territoriales et locales dédiées à ces services. »
(1) Repères et analyses-études n° 46, août 2012, disp. sur