Alors que le ministre de l’Education, Vincent Peillon, vient de prendre des mesures en faveur de l’intégration des élèves handicapés à l’école ordinaire – recrutement de 1 500 auxiliaires de vie scolaire (AVS), création d’un outil d’évaluation de l’élève handicapé… (1) –, les associations ne veulent pas en rester là. La Fédération des APAJH salue notamment la concertation organisée en amont de la loi sur « la refondation de l’école » prévue à l’automne, dans laquelle la scolarisation des élèves handicapés, la formation des personnels ou la santé à l’école sont examinées. Elle espère néanmoins que ces projets « ne restent pas des vœux pieux » et « qu’ils se concrétisent rapidement car la situation est urgente ».
Si l’Association des paralysés de France (APF) accueille favorablement la création de l’aide mutualisée, qui permet à un assistant d’éducation d’accompagner plusieurs élèves handicapés simultanément (2), elle déplore que ce système ne soit mis en place en 2012 que pour les nouvelles demandes. Par ailleurs, la majorité de l’aide individuelle est délivrée par des personnels en contrats aidés « dont nombre d’entre eux ont été rompus », regrette-t-elle.
De son côté, l’Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis) rappelle que 20 000 enfants soumis à l’obligation scolaire seraient non scolarisés – dans son seul réseau, 5 000 enfants handicapés mentaux seraient sur listes d’attente en instituts médico-éducatifs. L’union appelle donc les familles à saisir les tribunaux pour faire valoir le droit de leur enfant à être scolarisé en milieu ordinaire. Pour mieux connaître la réalité des enfants handicapés, elle demande au gouvernement de réaliser une étude statistique.
Elle réclame aussi que le projet de loi sur « la refondation de l’école » attendu à la fin de l’année prenne en compte les besoins des élèves handicapés et mette fin au cloisonnement entre l’éducation ordinaire et l’éducation adaptée. S’appuyant sur une enquête sur la collaboration entre les instituts médico-éducatifs, les Sessad et l’Education nationale réalisée auprès de ses adhérents, l’Unapei note que celle-ci se met en place lentement. Aux disparités entre les territoires, s’ajoute le manque de moyens, notamment pour les temps partagés ou la coordination. Comme le rappelle L’ADAPT (Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées), la coopération entre l’Education nationale et le secteur médico-social doit être renforcée « pour construire des réponses sur mesure ». Celle-ci demande également de repenser le projet personnalisé de scolarisation
Reste la scolarisation des jeunes sourds. Les mesures mises en place ne répondent pas au libre choix des familles, dénonce l’Union nationale pour l’insertion sociale du déficient auditif (Unisda), qui se réjouit que Marie-Arlette Carlotti lui ait fait part de son souhait de « valoriser le caractère spécifique de la scolarisation des jeunes sourds ».
(1) Voir ASH n° 2772 du 31-08-12, p. 5.
(2) Voir ASH n° 2771 du 24-08-12, p. 5.