Quand Ombline est condamnée à trois ans de prison pour la violente agression d’un policier, elle ne sait pas encore qu’elle est enceinte. La jeune fille a grandi dans les foyers de l’aide sociale à l’enfance, son conjoint est mort, son père est en prison. Elle vivra sa grossesse sous écrou et y donnera naissance à Lucas, sa seule planche de salut. La loi lui permet d’élever son fils les dix-huit premiers mois, dans une aile dédiée de la prison. Là, elle fait la connaissance de deux autres mamans incarcérées : l’une est pleine d’optimisme sur son futur ; l’autre, multirécidiviste, a décidé de faire adopter son enfant. Ombline craint avant tout la date fatidique de la séparation.
Pour que le scénario soit fidèle à la réalité de la maternité en prison, le réalisateur Stéphane Cazes a mis en suspens pendant deux ans la réalisation de courts métrages pour se consacrer au Groupement étudiant national d’enseignement des personnes incarcérées (Genepi), tout en poursuivant en parallèle des études de sociologie. Il a ensuite recueilli les conseils d’anciens détenus. Tous les protagonistes d’Ombline sont inspirés de ces rencontres. Le rapport de force entre prisonnières et surveillantes, la violence, les relations entre détenues, celles avec les gens « du dehors », tout sonne juste dans ce premier film. Le tournage dans un vrai centre pénitencier – l’ex-prison Saint-Michel de Toulouse – et la prestation de Mélanie Thierry dans le rôle-titre y sont pour beaucoup. Au terme de la parenthèse de la nursery, Ombline est obligée de confier son fils à une famille d’accueil. Pour pouvoir conserver un droit de visite, elle devra faire profil bas pendant le reste de sa peine. Pas facile pour cette fille sanguine qui enchaîne les sanctions disciplinaires. Il faudra pourtant qu’elle prouve aux travailleurs sociaux et au juge sa capacité à assumer la garde de Lucas à sa sortie de prison…
Ombline – Stéphane Cazes, avec Mélanie Thierry – 1 h 35 – En salles le 12 septembre