La CNAF se penche pour la première fois en détail sur les bénéficiaires de l’AAH qui travaillent

Au 31 mars 2012, 17, 2 % des 916 700 bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) avaient une activité professionnelle, indique une récente étude de la caisse nationale des allocations familiales (CNAF) (1). Parmi eux, 59 300 exerçaient une activité en milieu ordinaire et 98 600 travaillaient en établissement ou service d’aide par le travail (ESAT). Selon l’étude, environ 14 200 allocataires qui n’ont pas indiqué de revenus sur leur déclaration trimestrielle de ressources peuvent être considérés comme proches du marché de l’emploi ordinaire, en raison d’une activité professionnelle récente. C’est la première fois que la CNAF se penche de façon détaillée sur le sujet. Elle s’appuie sur les nouvelles données disponibles depuis l’entrée en vigueur, le 1^er janvier 2011, de la réforme des modalités de calcul de l’AAH (2).

Le faible taux d’activité en milieu ordinaire (6,5 %) s’explique par les conditions d’attribution de l’AAH, qui en font une prestation destinée principalement à des personnes éloignées de l’emploi, relève la caisse. Les allocataires connaissent des difficultés d’insertion sur le marché du travail qui se matérialisent par un taux important de temps partiel (7 allocataires sur 10). Par ailleurs, les allocataires ayant des enfants sont plus souvent en activité que les autres et les hommes sont majoritaires parmi les allocataires en emploi (55 %). En moyenne, les revenus déclarés s’élèvent à 816e mensuels. Selon l’étude, la réforme de l’intéressement a permis à tous les allocataires en activité d’augmenter leurs revenus. Ainsi, au 31 mars 2012, 57 % des allocataires en gestion trimestrielle bénéficiaient du double abattement de 80 % et 40 % de leurs revenus d’activité, 14 % bénéficiaient de l’abattement de 80 %, 3 % bénéficiaient d’un cumul intégral en raison d’une reprise d’activité récente, 1 % travaillaient en ESAT après avoir effectué une activité en milieu ordinaire et, enfin, 25 % n’avaient pas d’intéressement car ils ne travaillaient plus à cette date. En moyenne, chiffre la CNAF, les allocataires bénéficiant du double abattement perçoivent 1 474 € mensuels, dont 465 € au titre de l’AAH et 1 009 € de revenus d’activité. Les allocataires sans activité récente disposent quant à eux en moyenne de 664 € mensuels dont 631 € d’AAH.