Suicide des personnes âgées : l’AD-PA demande un dépistage des phénomènes dépressifs

Après plusieurs suicides de personnes âgées survenus au milieu de l’été, Michèle Delaunay, ministre déléguée chargée des personnes âgées et de l’autonomie, a appelé à « la vigilance de tous » pour tenter de les éviter (1). Selon elle, ces suicides surviennent plus souvent l’été, période « où les personnes âgées ressentent avec une acuité particulière l’isolement, le sentiment de vide et d’inutilité ». D’après les derniers chiffres disponibles, sur les 10 464 décès par suicide enregistrés en France métropolitaine en 2009, près de 3 000 concernaient des personnes de plus de 65 ans. Les taux de décès chez les plus de 85 ans (39,7 morts par suicide pour 100 000 habitants) sont aussi deux fois plus importants que celui des 25-44 ans, surtout chez les hommes. A la suite de ces drames, Michèle Delaunay a annoncé que « la lutte contre l’isolement des personnes âgées, le rétablissement de liens intergénérationnels et de voisinage, l’amélioration des conditions sociales de ceux dont les revenus ne leur permettent pas une vie digne, ainsi que la palliation – autant que faire se peut – des déficits partiels d’autonomie », feront partie des priorités inscrites dans la future loi d’anticipation et d’accompagnement de la perte d’autonomie qu’elle a mission de préparer.

L’AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées) s’est félicitée des déclarations de la ministre « sur cette question majeure trop souvent négligée ». Elle insiste néanmoins sur la nécessité d’un « dépistage des phénomènes dépressifs chez les personnes âgées en s’appuyant sur les services d’aide à domicile, les professionnels libéraux et les structures sanitaires ». Si certains établissements sensibilisent leurs équipes à la dépression des personnes âgées et au risque de suicide (2), la prévention des fragilités psychiques « reste largement inefficace dans notre pays par manque de moyens », déplore l’AD-PA.