Recevoir la newsletter

Insertion des Roms : après la polémique, de nouvelles mesures ?

Article réservé aux abonnés

Le 22 août devait se tenir une réunion interministérielle, présidée par le Premier ministre, visant à améliorer la situation des Roms en France (nous y reviendrons dans notre prochain numéro). Plusieurs pistes devaient être étudiées, parmi lesquelles la levée des mesures transitoires qui entravent l’accès à l’emploi de cette population. Si, pour le ministre de l’Intérieur, « la vraie solution, c’est le pays d’origine », ce qui implique une intervention au niveau européen, d’autres voies devaient être mises sur la table, comme le recensement de terrains et de locaux disponibles pour des solutions de logement et des initiatives « prometteuses alliant hébergement et accompagnement », selon les termes de Cécile Duflot, ministre du Logement, ou la remise à plat des conditions d’aide au retour.

« Réflexion globale »

Objectif de cette concertation, précédée d’un entretien du Premier ministre avec le collectif Droits de l’Homme-Romeurope : concrétiser l’engagement de Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, de mener une « réflexion globale » sur la situation de cette population en état de précarité, estimée à environ 15 000 personnes en France. Et, après l’affirmation d’une politique de « fermeté » à leur égard, écarter définitivement la polémique suscitée par la multiplication des « démantèlements » de camps de Roms durant l’été et des expulsions du territoire. Face à la protestation des associations, dont la FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale), le collectif Droits de l’Homme-Romeurope, La Voix des Roms, et d’une partie de la gauche, le ministre de l’Intérieur a justifié ces mesures, prises « en exécution de décisions de justice » en considération « des circonstances et difficultés locales et tout particulièrement des risques sanitaires ». L’objectif de ne pas évacuer de camps illégaux sans solution de relogement – engagement de campagne de François Hollande – « sera progressivement mis en œuvre, mais c’est difficile », a-t-il ensuite expliqué, après avoir assuré que des instructions en ce sens avaient été données aux préfets. Tout en annonçant une politique d’ensemble destinée à améliorer le sort de cette population, le ministère a tenu à afficher une rupture avec l’action du gouvernement précédent. « Ce sont des situations locales objectivement problématiques que traitent les préfectures, en lien avec les collectivités, et non une communauté qui serait visée dans son ensemble ou ostracisée », écrivait Manuel Valls le 14 août dans Libération.

Les attentes associatives

Après la levée de boucliers, l’annonce de la réunion ministérielle a soulagé les associations, qui toutefois attendent de pouvoir faire valoir leur expertise et leurs propositions. Parmi elles, la levée des mesures transitoires qui rendent actuellement quasi impossible l’accès au travail des ressortissants roumains et bulgares, pourtant citoyens européens depuis 2007, est unanimement partagée. L’accès au droit commun des Roms constitue pour tous les acteurs une priorité pour lever les freins à leur insertion. En matière d’accompagnement, « certaines actions engagées par des collectivités territoriales et des associations montrent que des solutions sont possibles », défend la FNARS, citant des exemples de solutions de relogement et d’accompagnement individuelles ou collectives, comme la création de « villages d’insertion ». Une expérience qui ne fait toutefois pas l’unanimité, La Voix des Roms dénonçant depuis longtemps une telle solution fondée sur un « contrôle social renforcé ».

Le 10 août dernier, la Commission européenne a annoncé avoir remis la France sous surveillance sur les conditions de traitement des Roms, comme il y a deux ans. Une mesure saluée par la Voix des Roms, qui souhaite cependant que « cette surveillance ne soit pas purement formelle mais prenne bien en considération les éléments factuels que les associations et les citoyens peuvent fournir à la Commission ».

Sur le terrain

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur