« Je suis sensible au milieu ouvert pour une réalité simple : 80 % de non-récidive. Il faudrait donc avoir un sens assez acrobatique pour considérer qu’il faut transformer les foyers [en milieu ouvert] en centres fermés. » C’est ce qu’a déclaré la ministre de la Justice dans une interview accordée le 7 août au journal Libération, qui l’a interrogée sur la manière dont elle entendait doubler le nombre de ces centres (42 actuellement), conformément aux vœux du président de la République. Rappelons au préalable que le précédent gouvernement avait l’intention de transformer 18 foyers en milieu ouvert supplémentaires en centres éducatifs fermés (CEF), ce que Christiane Taubira refuse (sur les réactions du secteur, voir ce numéro, page 24). En effet, la ministre juge cette transformation « contre-productive [du fait de] l’affaiblissement du nombre de places et [de] la réduction de la palette éducative nécessaire ». Pour elle, « il faut arrêter de se dire que [les CEF sont] LA solution », des propos qui lui ont attiré les foudres de l’opposition qui l’accuse de laxisme. Dans un communiqué du 7 août, elle a précisé qu’elle avait « choisi l’addition, en créant des CEF en plus des centres ouverts, et non la substitution ». Pour l’heure, la ministre a lancé une mission qui doit évaluer l’« outil CEF » et prévoir des centres adaptés aux besoins. D’après le président (PS) de la commission des lois de l’Assemblée nationale, Jean-Jacques Urvoas, devant lequel elle s’est exprimée sur ses pistes de travail (1), Christiane Taubira a indiqué qu’elle entendait faire en sorte qu’il y ait un CEF par département.
Dans les textes
La garde des Sceaux dévoile sa méthode pour créer de nouveaux centres éducatifs fermés…
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