Trois articles de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) analysent les conditions de travail des aides à domicile qui interviennent auprès de personnes fragiles (âgées, handicapées, malades…) (1). 95 % des aides à domicile se plaignent de devoir « rester debout longtemps ». D’autres contraintes comme l’insalubrité des lieux, leur exiguïté, le fait d’accompagner des personnes en fin de vie ou l’effort physique au travail sont également citées. Le sentiment de pénibilité augmente lorsque le temps de travail s’élève ou que l’état de santé de la personne aidée s’aggrave. « Cela peut s’expliquer par la tension émotionnelle progressive » qui s’installe « avec le temps passé auprès des personnes aidées », pointent les auteurs. Les salariés les plus jeunes, qui sont souvent diplômés et dont, de ce fait, l’activité est plus centrée sur l’aide aux actes essentiels de la vie quotidienne et le rythme de travail plus important, ressentent avec plus d’intensité cette pénibilité. Ils sont néanmoins moins menacés par le risque d’épuisement professionnel, le diplôme d’Etat d’auxiliaire de vie sociale apparaissant comme une protection contre celui-ci.
La DREES s’est aussi intéressée à l’emploi du temps des aides à domicile. Parmi les points noirs figure, sans surprise, la fragmentation des journées liée à des interventions tôt le matin (pour l’aide au lever et à la toilette), à midi, puis le soir (le dîner et le coucher), qui rend difficile la conciliation de ce métier avec une vie de famille. La variabilité des temps de travail est aussi pointée du doigt : un tiers des aides à domicile ne travaille pas le même nombre d’heures chaque semaine.
Concernant les relations entre l’aide à domicile et ses collègues, la famille ou encore la personne aidée elle-même, la médiation par un organisme dans les relations avec les bénéficiaires de l’aide (mode prestataire ou mandataire) semble prémunir d’un certain isolement professionnel : les échanges formels et informels sont plus nombreux, ce qui offre plus de ressources aux professionnels en cas de tensions ou de difficultés mais « également des solutions plus facilement mobilisables en cas de congés ou de maladie ».
(1) Dossiers Solidarité et santé n° 30 – Juillet 2012 – Disponible sur