Le troisième plan « autisme » va être lancé en novembre prochain, a indiqué la ministre déléguée aux personnes handicapées le 12 juillet. Rappelons que la préparation de ce nouveau plan a été annoncée en début d’année par le précédent gouvernement, après l’attribution à l’autisme du label « grande cause nationale 2012 » par l’ex-Premier ministre, François Fillon.
Marie-Arlette Carlotti devait réunir le Comité national de l’autisme le 18 juillet et constituer des groupes de travail thématiques pour « lancer concrètement la concertation » et « avancer le plus rapidement possible ». D’une manière générale, la ministre veut corriger les disparités entre les régions en matière de diagnostic, de traitement et d’accompagnement des personnes autistes et mener une « réelle politique d’inclusion sur tout le territoire national ». Les travaux s’appuieront sur les recommandations de la Haute Autorité de santé (1), a-t-elle fait savoir. Les grandes orientations du plan sont très proches de celles présentées en avril dernier par Roselyne Bachelot, alors ministre des Solidarités. Marie-Arlette Carlotti veut plus particulièrement améliorer le diagnostic précoce de l’autisme (2). En France, ce diagnostic est posé en moyenne à l’âge de 6 ans alors qu’il pourrait être fait plusieurs années auparavant, souligne-t-elle. Un des objectifs est donc qu’il intervienne plus précocement, entre 18 mois et 3 ans, en s’appuyant notamment sur les services de protection maternelle et infantile. Et pour que les parents ne se sentent plus démunis après le diagnostic, la ministre insiste sur l’urgence d’améliorer la lisibilité de l’offre de prise en charge en créant de « véritables plateformes » et souhaite donner le choix aux parents quant à la méthode utilisée pour accompagner l’enfant. Elle se prononce également en faveur de la « désinstitutionnalisation » et de la prise en charge des enfants autistes dans leur lieu d’accueil (crèche, maternelle, école primaire…). En lien avec le ministre de l’Education nationale et dans le cadre du chantier de la refondation de l’école (3), elle prépare par ailleurs la création de classes d’inclusion scolaire spécifiques pour les enfants autistes. Autres orientations du plan : le renforcement de la formation des professionnels et de la recherche.
(1) La Haute Autorité de santé et l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux ont publié des recommandations communes sur la prise en charge de l’autisme chez l’enfant, accueillies très diversement – Voir ASH n° 2751 du 16-03-12, p. 7 et 25.
(2) La Conférence nationale de santé a récemment rendu publiques ses recommandations pour améliorer le dépistage et l’accompagnement précoces des handicaps chez l’enfant, y compris en cas de troubles autistiques – Voir ASH n° 2768 du 13-07-12, p. 10.