Le 17 juillet, à l’occasion d’une visite de l’unité de soins palliatifs Notre-Dame-du-Lac à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) en compagnie de la ministre de la Santé et de sa ministre déléguée chargée des personnes âgées et de l’autonomie, le président de la République a indiqué qu’il entendait améliorer les conditions de la fin de vie. « Les soins palliatifs sont un progrès, […] une évolution non seulement nécessaire mais souhaitable vers une amélioration du soin », a-t-il ainsi déclaré.
Si le nombre d’unités de soins palliatifs a beaucoup progressé (près de 5 000 lits), il est « encore très insuffisant », a estimé François Hollande, rejoignant sur ce point l’Observatoire de la fin de vie (1). Aussi le chef de l’Etat a-t-il pris l’engagement de développer la diversité de l’offre de soins palliatifs. Pour lui, investir sur la fin de vie, c’est éviter des hospitalisations ou des interventions inutiles et coûteuses tout en améliorant le confort et le soins des personnes. Il va donc commander une « évaluation financière qui mette en avant, à côté des charges supplémentaires, les économies qui peuvent être induites ». Conscient aussi du coût de la prise en charge, le président de la République a demandé à Marisol Touraine de lancer des réflexions « pour passer chaque fois que cela sera nécessaire à un système global de tarification afin que ces prestations restent abordables pour toutes les familles ». Mais le développement des soins palliatifs suppose un autre préalable, selon lui, celui de la formation. Il faut non seulement « multiplier les formations » et les « rendre systématiques » auprès des personnels de santé mais aussi développer leur caractère pluridisciplinaire.
Sans en rester là, François Hollande s’est aussi demandé s’il faut aller au-delà du droit au laisser mourir de la loi « Léonetti » du 22 avril 2005, droit pour le patient d’arrêter un traitement ou de refuser l’acharnement thérapeutique. « Peut-on aller plus loin dans les cas exceptionnels où l’abstention thérapeutique ne suffit pas à soulager des patients aux prises avec une douleur irréversible ? A quel moment l’issue peut-elle être considérée comme fatale ? Comment évaluer le caractère insupportable de la douleur ? » Pour tenter de répondre à ces questions, le président de la République a confié au professeur Didier Sicard, président d’honneur du Comité consultatif national d’éthique, un « travail de réflexion, d’information, de concertation » en ce sens. Sur cette base, le comité sera saisi et délibérera dans le cadre de ses attributions et de ses missions.